Il y a quelques années the chase, premier album de Brisa Roché, venait sans crier gare hanter ma playliste des 10 albums à sauver pour l’année. Un mélange d’attitude Bjorkienne, de sonorités jazz et de pop/rock des familles. Remis en questions par un Takes d’obédience plus californienne (région natale de la belle).
La jeune femme à la plastique entêtante, sans patrie fixe, revient avec un album largement inspiré par le rock des années 80. Ceci s’entend d’abord par la production qui fait la part belle aux aigües à en rendre le son limite crissant. Brisa Roché positionne sa voix revêche comme un des instruments du disque, dans le mix résolument rock.
Avec ces deux composantes principales que sont le son à l’ancienne (on dirait un vinyle sous le diamant) et sa voix un brin nasillarde, Brisa Roché déroule un album de pop rock qu’on croirait avoir été écrit à la fin des années 80. On y repère une pincée de Stranglers, un soupçon de Blondie, une mèche de Kim Wilde, une pointe de Siouxsie and the Banshees et quelques gouttes de rosée magique de la fée Kate Bush (mais peu parce que c’est cher sur le marché de la citation).
Le tout est mijoté sur la capacité de Brisa Roché à pondre des mélodies insidieuses qui parfois font mouche parfois nous passent juste, mais néanmoins complètement, à côté. Et revenu dans le jus d’un son d’attaque (malgré un côté définitivement plus pop) qui n’est pas sans rappeler les premiers albums de PJ Harvey, enfin si PJ Harvey avait choisi les années 80 plutôt que les années 90 pour devenir une icône rock.
l’accompagnement, malgré la volonté pop est fait d’une guitare dont la distorsion se fait ronde et grasse comme un album de Black Rebel Motorcycle Club, de pointes de claviers que n’auraient pas renié Herbie Hancock et d’une batterie dont la caisse claire sait se faire omniprésente voire martiale.
Étrangement malgré une volonté largement tournée vers l’adhésion populaire, je ne suis pas rentré dans l’album à la première écoute. Et je dois même reconnaître que mes premiers commentaires sur ce nouvel opus étaient plutôt peu engageant. Mais à force de cliquer sur all right now dans le lecteur, j’ai du me rendre à l’évidence, les paroles se sont subtilement glissées dans mon ciboulot, les mélodies ont trouvé une place dans les neurones, et je suis plus largement conquis par la vision des années 80 interprétées par Brisa Roché, que les tentatives de, mettons, Uffie pour citer un album sorti à la même époque. Il faut prendre un peu de temps pour rentrer dans l’album de Brisa Roché, mais une fois qu’on y est il libère son efficacité et somme toute une certaine simplicité, même si à mon humble avis, l’un ou l’autre morceau y sont un peu dispensables.
C.’est dans ce lit d’énergie, de pop et de percussion que Brisa Roché se couche pour ce nouvel album. Elle s’y couche, couche (rapport aux paroles qui évoquent les relations de couples) et parfois nous couche ou nous refroidit, au fil d’une galette qui ne se donne sans doute pas à la toute première écoute. Une réussite, sans avoir l’air d’y toucher.
Denis Verloes
Tracklist
01. stone trade
02. Penetrate
03. Sweat king
04. Bloom
05. Hard as love
06. Open your lock
07. Do what you can do
08. It’s all right
09. Past contemplative
10. Green light
11. Like a cure
12. Mile stride
13. Get Down
14. You’re Wrong
label: Discograph
Date de sortie: 6 septembre 2010
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Brisa Roché – Hard As Love
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Salut, je ne connaissais pas Brisa Roché, mais effectivement c’est pas mal. Elle a une voix sympathique qui devient entêtante après plusieurs écoutes. Sauf quand l’instrumental fait vraiment pop cela a tendance à m’agacer, mais quand il est un plus tortueux, j’aime.
bye.