Ce n’est un secret pour personne qui suit Benzinemag depuis une paie, on est grand fans de The National. Si si.
Dès avant même que Barack Obama ne succombe au charme de la formation américaine et ne décide de s’approprier une des pistes du précédent album pour en faire une des chansons officielles de la campagne (que l’on sait avoir été auréolée de succès, bien entendu grâce à ses choix musicaux. Non ? Ah bon.)
Depuis 4 albums nous nous pâmons, avec je l’espère une certaine objectivité tout de même, à chaque nouvel opus de la formation.
High Violet, plus encore que the Boxer , marque une nouvelle étape à la fois dans la carrière et dans la détermination du groupe à toujours viser plus haut. High violet est mieux produit, plus profond, plus intense, plus sombre et plus puissant que le précédent album. Bienvenue au pays de la tempête sous les crânes. Une tempête pas forcément folichonne mais donc la classe et le romantisme confinent à l’orage sublime.
Depuis cet été 2010, en demi teinte, il ne se passe pas une paire de journées sans que l’album de The National ne s’en vienne hanter mes oreilles. Je sais c’est une monomanie et la noirceur relative du tableau devrait inquiéter mes proches s’ils savaient cette habitude de train, pleine de torpeur. Tant pis. Depuis juillet 2010 et ma première écoute de High Violet, je me vautre un peu plus chaque jour dans les sables mouvants lunaires de The National. Même si je continue à me demander si tant de beauté vénéneuse peut recevoir l’adhésion populaire qu’elle mérite.
Porté par la voix sépulcrale de son chanteur à faire passer Ian Curtis pour un joyeux drille, l’album déroule sa mélancolie et sa classe sans une seule faute de goût. Plus précis que The Boxer, The National se concentre sur la puissance sonore des guitares en overdrive + réverb.’ et la force de ses évocations.
The National c’est un peu une nouvelle forme de New Wave, moins maniérée, plus resserrée sur le rock et plus percussive parce que le grunge, le slacker et les Strokes sont un jour passés par la culture indé des Etats Unis. Pas une référence à un mouvement des années 80 mais plutôt l’expression désabusée d’un nouveau monde soumis à une nouvelle crise généralisée. Le tempo des guitares en distorsion est souvent rapide, tandis que le chant se fait comme une longue plainte litanique chamanique obligeant l’auditeur à se prosterner sinon se prostrer. J.’en veux. J.’en veux. J.’en veux (trois fois).
Reste que la réussite est absolue et que je vous oblige, si vous n’achetez qu’un disque rock cette année à vous fendre de la version Digipack de celui là . Je crois qu’aucun album de 2010 n’a atteint un tel consensus de perfection validé dans le débat perpétuel entre mon cerveau et mon coeur . Allez tiens je vais me le réécouter. Quoi ? qu’est-ce que tu as ? ça te pose un problème?
Indispensable !
Denis Verloes
Tracklist
01. Terrible Love 4:39
02. Sorrow 3:25
03. Anyone’s Ghost 2:54
04. Little Faith 4:36
05. Afraid Of Everyone 4:19
06. Bloodbuzz Ohio 4:35
07. Lemonworld 3:23
08. Runaway 5:33
09. Conversation 16 4:18
10. England 5:40
11. Vanderlyle Crybaby Geeks 4:12
Label: Beggars / Naîve
Date de sortie: 11 mai 2010
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La chronique de Boxer
La vidéo de Bloodbuzz Ohio via Vimeo
The National -« Bloodbuzz Ohio » (official video) from The National on Vimeo.
non mais parle pour toi Robert ! Je ne suis pas plus fan de The National que de la fanfare municipale de Namur… et pis j’aime pas les consensus ;-)