l’histoire de the Coral, déjà longue maintenant, est émaillée de presque succès planétaires et de presque splits. Autant de presque hauts et de presque bas qui semblent rendre le groupe plus fort, plus efficace à chaque nouvel album.
Et du groupe de pop britannique apparu dans le sillage des grands frères Oasis (Noël Gallagher ne tarit jamais d’éloges), The Coral est devenu à force de disques charmeurs et ciselés, le fer de lance d’une pop mondiale, contemporaine, qui se pique de faire revivre la musique anglaise des années 60 en y ajoutant le groove moderne et la classe des songwriters américains de la même époque.
Des mélodies immédiatement pop des premiers opus, il ne reste aujourd’hui dans la maison aux papillons que la capacité à pondre des bases de ritournelles complètement efficaces, une ossature sur laquelle s’opère la magie de the Coral qui atteint ici son apogée.
La voix sait se faire charmeuse ou nasillarde à la mancunienne (même s’ils sont de Liverpool) quand elle doit donner de la puissance. Le son de guitare oscille régulièrement entre son de la folk électroacoustique à la guitare électrique pure et dure. The Coral paie son arpège plus souvent qu’à son tour. Et pour que la magie soit éclatante en plus d’être belle, toute l’alchimie se joue dans la finesse et la classe des arrangements : clavier, grelots, contre voix à la Simon & Garfunkel, partitions haute de front pour chacun des instruments. Etc.
Le tout sur une sonorité globale de l’album qui ne peut qu’évoquer le Pet Sounds des Beach Boys, par la précision apparente du son enregistré sortant de chaque instrument.
Pop. Mais je mets au défi pour quiconque cet adjectif est synonyme de dégoût, de trouver ne fut que trois notes de mauvais goût dans ce butterfly house mené de main de maître. Tout se déroule avec évidence, limpidité, luminosité et luxuriance. On est quelque part dans un de ces petits miracles d’albums qui fédère hardeux et popeux, parents et enfants, anciens et modernes.
La proximité avec l’essai initial des Last Shadow Puppets est une évidence. Il n’empêche que le classicisme apparent et le chic somptueux avéré de l’album de The Coral lui ajoute ce supplément d’âme qui font les albums dont l’histoire se rappelle.
Il mélange la référence et l’innovation (on songe aux Beatles, à XTC, The Jam, à Nick Drake, Scott Walker« mais aussi au groove de Stone Roses ou aux déconstructions de Grandaddy et aux éthers de Midlake.) et fabrique un album indispensable à l’amateur de pop anglaise. Qu.’il approche de la soixantaine ou soit frais émoulu de l’adolescence.
Quelle classe ! ne puis-je m’empêcher de penser à chacune des écoutes de Butterfly House. Petit à petit les Coral sont devenus grands, jusqu’à dépasser certains des maîtres qui ont adoubé le groupe. Encore un Indispensable de 2010.
Denis Verloes
Tracklist
01. More Than A Lover 3:07
02. Roving Jewel 3:16
03. Walking In The Winter 3:07
04. Sandhills 3:41
05. Butterfly House 3:21
06. Green Is The Colour 3:22
07. Falling All Around You 3:24
08. Two Faces 2:37
09. She’s Comin’ Around 3:25
10. 1000 Years 2:51
11. Coney Island 3:23
12. North Parade 6:01
Label: Cooperative Music
Date de sortie: 12 juillet 2010
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