Omni-Visibilis, de L. Trondheim et M. Bonhomme

Hervé est un employé de bureau sans histoire. Avec sa petite moustache ringarde et ses grosses lunettes cerclées, il mène une vie banale. Sa seule particularité est de de ressentir une véritable aversion pour la saleté et pour tout ce qui touche aux microbes à  tel point qu’il doit se laver les mains plusieurs fois par jour. Une sorte de trouble obsessionnel compulsif en somme. Mais voilà  qu’un matin, il se rend compte que le monde entier se met à  voir ce qu’il voit, et entendre ce qu’il entend. Un véritable calvaire pour cet homme qui voit soudain sa vie prendre un tournant inattendu. Le voilà , scruté, observé et très vite il doit se résoudre à  fuir, mais jusqu’où ?
À partir de ce pitch digne d’une série américaine actuelle, Lewis Trondheim et Matthieu Bonhomme mettent en place un scénario totalement fou, où règne en permanence un sentiment de paranoîa, dans lequel un homme tente d’échapper au reste du monde. Parcourant la capitale à  corps perdu, il se rend vite compte que tout le monde essaie de profiter de ce »don » pour faire passer les messages les plus divers. Véritable journal de petites annonces à  figure humaine, Hervé devient alors la cible des personnes plus ou moins bien intentionnées, telle cette bande bien décidée à  lui régler son compte.

Récit mené tambour-battant, »Omni-visibilis » est une course contre la montre, une course contre la folie, dont on imagine pas un seul instant comment tout ça va se terminer.
A la fois drôle et haletant, cette histoire écrite en un week-end par Lewis Trondheim, dont on retrouve bien ici le sens de l’observation des comportements humains, se lit d’une traite, porté par le dessin sobre et réaliste d’un Matthieu Bonhomme dans des couleurs à  dominante bleutée qui ajoutent une dimension étrange et fantastique à  cette folle aventure.

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Benoît Richard

Omni-visibilis
Scénario : Lewis Trondheim
dessin : Matthieu Bonhomme
Editeur : Dupuis
160 pages – 19€¬
Parution : août 2010