Le temps passe et je suis un vieux con. Quand j’entends certaines nouveautés arriver sur ma platine, qu’ils soient méga hype comme les Foals ou relativement anonymes comme les gentils tout pleins Magic Kids, j’ai l’impression que l’histoire bégaie. l’impression étrange du déjà entendu me guette
Prenons donc les Magic Kids petit groupe sympathique né à Memphis et déboulé aux oreilles des Myspaciens quelque part en 2009. Des airs poupons, le cheveu long mais pas trop, comme autant de clones des petits collégiens parisiens croisés ligne 3 ce matin encore. Le papa de l’un d’eux avait une chapelle à Memphis où les amoureux venaient échanger leurs voeux sous l’effigie d’un Elvis ailé… Et tous un goût immodéré pour la musique californienne.
Et moi, je les trouve bien gentils les Magic Kids, mais ils me font redoutablement penser à Dodgy propre. Vous vous rappelez Dodgy ? Non ? Personne de moins de trente ans ne semble se rappeler Dodgy. Dommage. Pourtant Magic Kids c’est un peu Dodgy. Soit une pop facile d’accès, influencée un maximum par les années 60, et une envie de faire son trou dans la mélodie sympathique qu’on a envie de tapoter sur sa cuisse en chantant pam padam.
La seule différence c’est en fait le groupe de référence. Si les Anglais plongeaient plus que de raison dans une méthode » à la Beatles » les Magic Kids quant à eux filent droit sur une autoroute californienne, la planche de surf des Beach Boys sur le toit. Et la référence n’est pas totalement digérée pour en sortir une véritable nouveauté, un son réellement propre. Comme Staying for the summer, de Dodgy en son temps.
Magic Kids produit donc un disque de pop, ultra référencé, et globalement plutôt agréable à l’écoute. La seule infidélité aux Beach Boys vient d’une certaine rapidité à jouer, et une jouvence qui n’est pas sans évoquer, de loin, les Supergrass des débuts. Mais on réserve notre pronostic vital des Magic Kids suite à la durée en bouche de cette galette. A défaut d’enrichir leur formule ou de trouver un ton vraiment en décalage, on risque bien d’assister au groupe saisonnier, dont plus personne (sauf moi ?Quel crâneur ») ne se rappellera d’ici quelques années.
Denis Verloes
Date de sortie: Septembre 2010
Label: true panthers / beggars
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La critique de benoît, ailleurs
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