Le nouvel album de Black Mountain, c’est un peu comme apporter l’imagerie du rêve américain (même s’ils sont Canadiens) à l’Europe. Soit partir d’un gros blues à gimmick, qui ailleurs donna le métal seventies, y ajouter une orgue comme au bon vieux temps du psychédélisme.
Et laisser infuser. Donnez cette recette à des britanniques ils y ajoutent une bonne dose de baggy et vous sortent un truc comme les Charlatans. Braquez les blogs et quelques passionarias vers le groupe fort de ses précédentes réalisations et »il vous semi-rate un album.
Amber Webber, Matt Camirand, Jeremy Schmidt, Joshua Wells sont Canadiens donc. Le dernier larron c’est Stephen McBean par ailleurs fondateur des Pink Mountaintops. Ils en sont à trois albums pour Jajaguwar. Est-ce que ce résumé suffit. Sans doute.
Le moins qu’on puisse dire de ce Wilderness heart c’est que si la formule n’est pas pour me déplaire, caché par une guitare en tapis et un orgue d’appui, les ficelles de ces mi rock mi pop songs très très produites (ca manque de rauque, de stupre et d’immédiateté) sont un peu trop visibles. Le tout est cousu au très très gros fil blanc. A ce point qu’on arrive à se dire parfois que l’album a été calibré pour plaire aux radios universitaires, point, quitte à balancer une part de son âme aux oubliettes. Je ne suis pas expert en références du genre, chez benzinemag il y a Corinne LGT pour ça. On ne peut s’empêcher au fil de wilderness heart d’énumérer toutes les références auxquelles on pense, du passé ou non, pour évoquer l’album : Ramones, ZZ Top, Cramps, Charlatans donc, The Kills, B52.’s, The Young Heart Attack -disparus de mes radars-« Et tant d’autres.
Rien de vraiment désagréable. Non. Suis même à peu près persuadé qu’on aura droit à l’un ou l’autre single en rotation sur MTV Pulse ou bien placé dans les programmations du Mouv et de PureFM »mais bon »Déjà vu, déjà entendu et un peu fade, ça fait un paquet de réticences quand même pour un album bien sous tous rapports. Voilà c’est ça en fait. On dirait un gendre idéal du blues a présenter à ses parents en revenant des cours en lieu et place de ce petit ami hypersexuel, sentant la sueur et la cyprine, qu’on aurait rêvé de leur faire rencontrer. Ouais. Bof
Denis Verloes
Label: jajaguwar / Differ-ant
Date de sortie: 13 septembre 2010
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