Pepper Island / Shapes and sizes / The Young Veins / Flox / Fabrice Mauss / I Like Trains / The Glimmers / No Age / Drivan / Chromeo / We Love /
Pepper Island – Popular
Ayélé, jeune chanteuse Togolaise, et Laurent Griffon, ancien comparse d’Axel Bauer et Amadou & Mariam, se sont réunis depuis 2007 afin de composer des disques un peu frivoles, doux et surannés. Popular ne déroge pas à la règle, et propose ses pop-songs gorgées de soleil et parfois légèrement poivrées, où la soul le dispute au folk-pop sixties, nonchalant et espiègle. Loin du chef-d’oeuvre intemporel, il est prié de déguster cet album de Pepper Island avec lenteur, pour ne pas que son goût délicieux ne s’échappe trop rapidement. (3.0) J.F. Lahorgue
(Atmosphériques – 2010)
Shapes and sizes – Candle to your eyes
La pop de Montréal renaîtrait avec Arcade Fire, bien entendu, mais aussi avec les Shapes and Sizes. Permettez-moi d’émettre un doute. Signés sur le label de Sufjan Stevens, le quatuor n’a pourtant rien de l’élégance de leur producteur. Troisième album pour le groupe, et toujours ces sonorités pop vaporeuses mélangées à d’angoissants moments shoegazing, d’où s’échappent des voix enrouées teintées de soul tendance gothique. Bon, vous l’aurez compris, je n’aime pas du tout. L’écoute de l’album s’avère inconfortable, comme le sentiment d’entendre des morceaux boursouflés et prétentieux auxquels il est difficile d’accrocher. Cela voudrait ressembler à Xiu Xiu, modèle le plus rapprochant, mais cela reste assez unique, et pour ainsi dire inintéressant. Avis personnel, of course, à vous de juger… (1.0) J.F. Lahorgue
(Asthmatic Kitty Records – 2010)
The Young Veins – Take a vacation !
Alors là par contre, rien d’unique. Le jeune quintet californien fonce tête baissée dans la pop luxuriante et dorée des années 60. Impossible de ne pas comparer les titres de Take A vacation ! aux hits des Kinks, des Beach Boys, des Yardbirds, des Zombies ou des groupes réunis sur les géniales compilations Nuggets – pour les connaisseurs.
The Young Veins regardent en permanence le rétroviseur arrière. Jusque sur la pochette, délicieusement rétro-surf, Take A vacation tient de l’hommage permanent (voire du plagiat) tant le son, la production et les mélodies évoquent l’âge d’or des groupes sus-cités. Biberonnés probablement aux albums qu’écoutaient leurs parents, ils délivrent un devoir maison impeccable, inspiré et appliqué, sans pour autant provoquer l’émoi qu’auront les chansons de leurs illustres aînés. Forcément…(3.5) J.F. Lahorgue
(One Heaven Music – 2010)
Flox – The Words
Deuxième album pour le DJ franco-anglais Flox, passé maître dans l’art de marier le reggae-dub le plus classique à des sonorités hip-hop et musiques du monde. Pour the words, il a laissé de côté l’ambiance presque morbide de My time (2007) pour un environnement lumineux, parsemé d’extraits de musiques orientales, de boucles funk et de samples presque sautillants. Sur ce généreux mix de sons hybrides, Flox pose sa voix rocailleuse, ose un flow maîtisé et sincère, même si l’originalité du départ ne fait plus impression. Le son est parfait, les titres s’enchaînent sans faiblesse même si on a droit à quelques gimmicks répétitifs. Malgré tout, un artiste intéressant, et qui mérite d’être écouté et suivi…(4.0) J.F. Lahorgue
(L’oreille cassée / Underdog Records – 2009)
Fabrice Mauss – Minuit passé
Séparé de son groupe qui portait son patronyme, Fabrice Mauss, artiste lyonnais décidé à percer dans le monde de la chanson française, s’offre son premier album solo en partie arrangé par le talentueux Da Siva. Et c’est vrai qu’on se rend rapidement compte de l’influence de ce dernier dans les arrangements sophistiqués des dix ritournelles désenchantées qui composent cet album. Les thèmes sont éternels ( déceptions amoureuses, temps qui passe, introspection, joies simples…) et le traitement musical déjà vu. Fabrice Mauss ne déroge pas d’une certain »label qualité France » qui caractérise de nombreux auteurs-compositeurs aujourd’hui. On ne sera donc pas abasourdi par l’originalité de la chose, mais plutôt séduit si on est adepte des cordes en tous genres (banjo, guitare, violon) servies ici sur de l’écrin de velours. De la belle ouvrage, donc, mais plutôt réservé aux aficionados de toutes les nouvelles têtes de l’Hexagone. (3.0) J.F. Lahorgue
(Guess What ! – 2010)
I Like Trains – He Who Saw the Deep
I Like Trains sort son troisième album, de nouveau chez Talitres Records, après un court passage chez Beggars. l’occasion, pour ceux qui avaient aimé les précédents albums du groupe, de retrouver ce style, assez classique, entre post-rock et pop ténébreuse, dans des chansons aux ambiances mélancoliques, portées par des guitares flamboyantes et une voix profonde et sensible. Là où certains verront, (comme chez The National) un poil de maniérisme et un certaine forme de monotonie, d’autres apprécieront des chansons touchantes, d’un beauté funèbre admirable. Quant à moi, je me situe un peu entre ces deux impressions, avec un certain plaisir ressenti au moment d’écouter cet album mais sans forcément avec l’envie d’y retourner encore et encore. En somme un bel objet musical, mais auquel il manque peut-être un peu de longueur. (3.0) Benoit Richard
‘(Talitres – 2010)
The Glimmers – Whomp That Sucker!
Troisième album déjà pour The Glimmers, un duo belge composé de David Fouquaert et Mo Becha. Et même si on n’a pas vu passer les deux premiers, on peut tout de même profiter de ce »Whomp That Sucker ! » dans lequel on découvre une flopée de titres disco-house-funky à la sauce 80.’s, assez jouissifs, dasns le quel on retrouve un peu l’esprit des productions »french touch » de la fin des années 90, genre Superfunk, pour ceux qui se souviennent. Un disque où les samples mis en boucle servent la plupart du temps d’ossature aux morceaux. Et comme souvent dans ce genre de musique, c †˜est la qualité des boucles qui fait la qualité du morceau. Ici on est plutôt gâté, car les deux belges savent très bien tourner les boutons quand il le faut et faire monter la sauce comme il se doit. Résultat, on a là une dizaine de titres sans prétention, festifs et dansant. Et on en demande pas plus. (3.5) Benoit Richard
(Gomma/module – oct. 2010)
No Age – Everything In Between
Jusqu’à aujourd’hui, je ne peux pas dire que l’écoute des précédents albums de No Age m’ait laissé un souvenir mémorable. Leur noisy rock lo-fi étant loin de valoir celui des prestigieux ainés que peuvent être Sonic Youth, Mudhoney Ou Dinosaur Jr, pour ne citer que ceux qui me viennent à l’esprit à ce moment. Assez peu client aujourd’hui de ce type de musique, je me laisse pourtant aller à l’écouter de ce nouvel album qui semble être un peu plus accessible, moins barré et plus porté sur les mélodies que les précédents. Si la voix rappelle assez celle de Billy Corgan sur les vieux Smashing Pumpkins, la musique renvoie elle aussi vers une noisy pop 90.’s, assez structurée, et finalement plutôt agréable à écouter, loin des délires bruitistes du passé »même si le groupe garde, par moment, ce gout pour les passages expérimentaux, aux doux relents de My Bloody Valentine. Une bonne surprise en somme. (3.0) Benoit Richard
(Subpop/PIAS – sept. 2010)
Drivan – Disko
Si cet album semble être totalement passé inaperçu en France, ce n’est sans doute pas par son manque d’originalité ni d’audace, bien au contraire. Sorti il y a peu, sur le petite structure norvégienne Smalltown Supersound (Annie, Lars Horntveth, Lindstrom »), »Disko » est le premier album de Drivan, une formation composée de deux suédoises et d’une finlandaise. A mi-chemin entre la pop de Au Revoir Simone et les sublimes bizarreries de Cocorosie, soit un habile mélange de samples, de sonorités électroniques, de breakbeats et de sons de synthés sur un mode globalement Lo-fi. De cet assortiment sonore se dégage un charme fou, des mélodies parfois tristes mais très touchantes et surtout une manière de faire sonner la pop assez intéressante je trouve. En tout cas, c’est un de mes coups de coeur du mois et je tenais à ce que ça se sache ! (4.0) Benoit Richard
(Smalltown Supersound – oct. 2010)
Chromeo – Business Casual
Après un fameux »DJ Kicks » paru en 2009, dans lequel le duo »Dave 1 + Pee Thug » faisait valoir ses références disco 80.’s, Chromeo revient dans les mêmes dispositions avec un album produit cette fois par Zdar, alors que les deux précédentes l’avaient été par Tiga. Guitares Rock FM, rythmes disco endiablés, synthés vintage, refrains et gimmicks hits des clubs estampillé 1985, le duo s’amuse comme un fou avec les clichés 80 †˜s et persiste dans un genre où il est passé maitre, à savoir l’art du recyclage toujours à la limite du mauvais gout. Mais justement, leur grande force est de ne jamais sombrer dans le mauvais gout et de toujours trouver le parfait équilibre pour que leur musique reste parfaitement écoutable et digeste de bout en bout. Résultat on écoutera »Business Casual » en boucle encore pendant une paire de jours. (4.0) Benoit Richard
(K7/PIAS – oct. 2010)
We Love – We Love
Chic, élégant, moderne et clubby, c’est le premier album de We Love, un projet né de la rencontre entre un producteur DJ italien et un couple de graphistes vidéaste et musiciens italiens eux aussi. Tout ce beau monde se trouve réuni sous l’enseigne Bpitch (le label d’Ellen Allien) pour un premier album vraiment intéressant. Au carrefour de différents courants artistiques, (mode, design, son, visuel ») ce projet met surtout en lumière la capacité du trio à composer des chansons pop electro souples, vraiment bien ficelées dans lesquelles ressortent à chaque fois des mélodies évidentes et des refrains assez vite mémorisables, un peu à la manière de Miss Kittin sur son formidable premier album. Résultat, là où parfois on s’ennuie au bout de trois titres, on découvre dans cet album un bon paquet de single et un vrai plaisir d’écoute comme ça avait déjà pu être le cas par la passé avec des gens comme Gus Gus ou Eveything But The girl. (4.0) Benoit Richard
(Bpitch Control – sept. 2010)