Comme nos petits exercices de compilation annuelle des albums qui nous ont le plus marqué sont, enfin terminés (chaque année c’est plus dur, au gré d’une masse de plus en plus grande de musique disponible en écoute via le net ou une diffusion plus standard), ; vous avez déjà pu lire que Violens est monté haut dans mon panthéon personnel et partial des albums de 2010.
C.’est que le groupe, emmené par un pote de la bande de MGMT, sans rien innover du tout par rapport à une déferlante d’albums qui plongent allégrement dans la toute fin des années 80, quand la new wave commençait déjà à emprunter à la Noise, que New Order assurait la transition entre rock et électronique, balance une jolie rafale de cartouches en acier musical trempé.
Alors, comment un groupe qui prend la même matière sonore que plusieurs camarades de jeu arrive néanmoins à me frapper à ce point. Comment une bande de New Yorkais un peu hallucinés arrivent à tirer leur épingle du jeu, ?
Il y a d’abord, les mélodies, : du genre de celles qui s’insinuent dans la caboche et donnent envie d’y revenir. Pas trop clichées, pas trop »musables » mais juste ce qu’il faut de persistance et d’intensité pour prétendre s’installer durablement. Immédiatement pop, mais pas intrinsèquement immédiates.
Il y a ensuite le concassage des références, sans jamais se placer sous la coupe directe de l’une ou l’autre. Oui le chant rappelle New Order, oui les réverbs enfoncent ce clou. Mais on peut aussi citer les pale fountains pour la sortie de new wave, Ride pour les nappes de guitares en fond sonore qui ne semblent jamais lâcher l’accord, ou encore le pub rock des Housemartins dans les moments où le groupe lâche la bride de son tempo pour se faire plus fendard et même un petit côté baggy fumeux de fumeur à la Happy Mondays dans des ambiances telles Until it.’s unlit.
La majesté du groupe est d’arriver à faire sienne chacune des références mentionnées ci-dessus sans jamais que l’une ou l’autre accointance ne vienne ternir notre goût par la nouveauté. Un petit miracle qui tient peut-être dans le ciment que Violens donne à son album. En effet, le groupe parvient à lier les multiples emprunts et référence à l’histoire, en faisant tenir le tout grâce au psychédélisme de proximité et de voisinage avec MGMT., Que ce soit dans les crescendos des titres, leur étirement, leur trip halluciné et sixties, : on songe à Smile des Beach Boys, aux Beatles et aux Zombies moins dans la musique que dans l’atmosphère générale et l’impression d’écouter un trip perpétuel sous LSD.
Dans cette machine à pétrir des space cakes Violens cuisine un album de douze titres où l’amoralité est moins à chercher dans le son que dans la claque qu’il file à l’auditeur. Même si cet auditeur est revenu de tout, et blasé comme un chroniqueur musical trentenaire.
A acheter absolument.
Denis Verloes
Date de sortie:11 octobre 2010
Label: Static recital
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Violent sensation via Youtube en version »légère »
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