En décembre 2010, ma route a croisé celle d’Erwan, chanteur pour la formation Atomique Deluxe. TV5monde décidait de faire une série d’interviews d’artistes du plat pays en visite à Paris dans la minuscule salle des Trois Baudets près de Pigalle.
J.’ai rencontré un chanteur incisif, disponible, un brin malicieux devant le jeu des » médias » mais en tous cas totalement franc du collier quand il s’agit de défendre le choix du français dans ses compositions rock que la Belgique envoie en général plus traditionnellement dans une langue anglaise fédératrice du nord et du sud du Pays.
Il y a sans doute dans les origines françaises du chanteur et dans le cosmopolitisme du groupe installé à Liège, (oui parce que bon Atomique Deluxe est aussi belge que Placebo est luxembourgeois en fait, soit une provenance géographique décatie dans une Europe qui promeut la mobilité de ses enfants) l’origine du choix de l’idiome. Erwan nous parlait d’évidence et de proximité. Oui. Et il faut bien reconnaître qu’une des forces du groupe réside aussi dans ce que l’auditeur comprend immédiatement les paroles du groupe qui frappe sec et net.
Du coup, même si je sais que l’expression est mille fois galvaudée depuis le début des années 2000, c’est du côté des enfants de Noir Désir que j’ai envie de placer Atomique Deluxe« . Mouais, pas convaincant comme rapprochement. Mais alors la branche noble, pas celle de Eiffel ou de Luke quoi, mais plutôt quelque part à l’intersection de Noir Désir et Déportivo, la ramification qui pratique le rock en français sans complexe et sans l’obligation d’y ajouter mille arrangements ou trouvailles sonores juste parce que la France n’ose pas assumer son côté métal. Fort, incisif, gras, avec du solo et du riff, avec de la charge et de la puissance.
Par contre, et malgré les thématiques qui vont de la révolte sociale à la révolte européenne en passant par la révolte tout court (et qui à mon goût mériteraient de s’affiner encore) c’est moins de Noir Désir que du Trust de Bonvoisin qu’on a envie de songer quand Atomique Deluxe envoie la purée. La voix du frontman tout en rocaille et en accointance métal n’y est pas étranger non plus.
l’ensemble jouit d’un salutaire petit côté » rétro » qui fleure bon la jeunesse pour le créneau des auditeurs agé de 35 à 40 ans. Et l’album s’avale à toute vitesse palliatif à donner des coups de pieds à son voisin de métro sur la Ligne7, t.’as vu, quand le wagon est déjà rempli comme un oeuf et qu’un indélicat décide qu’il a encore assez de place pour se glisser à l’intérieur. Un condensé de rage urbaine en provenance de » Lîîtch » un album primaire, primal, qui rappelle les années 80 pour le son, les 90 pour la forme, quelque part entre les Cantat et Bonvoisin évoqués plus haut. Et moi ce genre de groupe européens qui plus est installé dans ma mère patrie originelle »hé bien ça me réjouit. Simplement, et efficacement. Ecoute !
Denis Verloes
Tracklist
01. Les chimères 04:34
02. Quand tu ne m’aimes pas 03:42
03. Latex 04:59
04. Vingt 05:02
05. Nations désunies 03:14
06. Guerre éclair 02:12
07. Le cochon 311 03:12
08. Des kilomètres 04:07
09. Il faut quand même bien exister 02:47
10. La bobine 03:15
11. Sophie aimait Marc 03:39
12. Bang Bang 2010 03:10
13.Quand tu dors 03:20
Date de sortie: 14 février 2011
Label: Team4action / Pias France
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Quand tu ne m’aimes pas, via Youtube