Quel album ! On connaissait vaguement Tyson Vogel comme batteur et second vocaliste du duo Two Gallants mais le voilà , non pas seul aux commandes mais songwriter et guitariste d’un projet baptisé Devotionnals, un album qui pourrait transformer beaucoup d’amateurs de musique en dévots de la musique folk.
Le disque est pourtant sombre parfois dépouillé et quasiment instrumental, si ce n’est un titre chanté par Tyson (un, Misericordia particulièrement touchant). Les autres titres ne sont pas en reste et bouleversent sans cesse un peu plus l’auditeur dans une gamme d’émotions allant de la solitude au desoeuvrement jusqu’à un sentiment d’espoir retrouvé. L’Amérique blanche a toujours véhiculé , cette mélancolie sublime qui fait qu’un mec simple déroule un fil fragile et tire de sa guitare une beauté insondable. La banalité du quotidien touche ainsi au sacré le plus noble et l’artiste essaye d’accéder à des niveaux supérieurs connus de lui seul.
Il y a du, Mark Kozelek dans cette figure cabossée et ultra sensible, d’autant plus que Vogel électrise aussi sa guitare et bouscule le vumètre (Heart : the inevitable musicbox). Après, les musiciens qui accompagnent Vogel offrent une pallette musicale différente des Red House Painters avec un violon, un violoncelle et un vibraphone apparaissant derrière les accords de guitares. Le violon mène les débats et épanche ses sentiments avec maestria sur, Chest like expansive wings ou, Your confused beauty… (un peu à la manière de, Dirty Three).
Sur, Swell to the invition, la musique gagne en intensité devenant presque orchestrale : le spleen de, Devotionnals peut être aussi romantique et évoquer une sorte un paradis perdu. La musique peut avoir des accents sudistes (Toil and Joy, chest like expansive wings) ou évoquer les banlieues désoeuvrées des villes industrielles. Dans sa simplicité et sa sincérité, elle touche en plein coeur.
Denis Zorgniotti
Label / Distributeur : Alive Natural Sound / Differ-ant
Sortie : 19 juillet 2010
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