Bear Claw / Live footage / Dick Annegarn / Melodium / My Jazzy Child / Isolée / Conquering Animal Sound / Death And Vanilla / Sonic Youth / Pop ambient /
Bear Claw – Refuse This Gift
Chicago. Noise. Steve Albini à la production. Avec Bear Claw dont c’est le 3e album, on est dans du classique. Si tant est que ce rock brut de décoffrage influencé par Shellac, Fugazi ou Jesus Lezard, puisse être considéré comme »du classique ». Emmené par deux basses qui ensèrent la musique dans un étau, les Chicagoans ne sont pas du tout désagréables pour qui aiment les précipités instables et possiblement explosifs. Le groupe nous laisse peu de répit et remonte sans cesse sur le ring dans des accès teigneux. Le chant, suivant un fil alambiqué, adoucit quelques contours et esquisse des mélodies., Bel effort. ça envoie mais ça envoie bien. (3.5) Denis Zorgniotti
SickRoom records / février 2011
Live footage – Willow be
On commence à avoir l’habitude de ces groupes qui mêlent sonorité electronica et instruments acoustiques. Une musique »transgenre » entre jazz, classique, post-rock et électronique. Le principe n’est pas nouveau mais le plaisir peut être intact, à fortiori si l’on tombe sur un groupe de la qualité de Live Footage. A la différence du français Chapelier Fou, chez ces Américains de Brooklyn, il n’y a pas de violon mais un violoncelle. Souvent dans l’improvisation, Lyo amène une touche classique parfaitement assumée dans des instrumentaux sanguins hautement chargés en émotion. Il y a aussi une vraie batterie rendant la musique du trio encore plus organique et parfois jazz (l’intense Sad Love Story). Willow Be est garanti sans aucun samples d’aucune sorte. Derrière, les boucles et les claviers n’en finissent pas de créer un tapis cinématique où l’on a envie de s’étendre, de jouir pleinement de la musique et même de bouger les pieds. La musique n’en est pas pour gentillette, Live Footage qui porte bien son nom car il y a une énergie bel et bien live dans ce disque, a même un côté post-rock qui n’aurait pas renié quelques ténors du label constellation (Godspeed You Black Emperor, Do Make Say Think pour ne pas les citer). Willow be s’écoute d’une traite…avant de remettre invariablement l’album à son début. (4.5) Denis Zorgniotti
Autoproduction / novembre 2010
Dick Annegarn – Folk Talk
Le plus français des Neerlandais (avec Dave) succombe à l’appel de l’album de reprises, un exercice à double tranchant : d’un côté, on se plaît à découvrir une tracklist et à écouter des morceaux réarrangés ;, de l’autre, il est parfois dur de trouver grand intérêt à la démarche. Dans Folk Talk, Dick Annegarn affiche son amour pour le folk blues des origines, on s’en doutait un peu. La voix particulière et cabossée du batave est faîte pour le registre. Bon point. Annegarn n’affadit pas les originaux et choisit plutôt une mise à plat des morceaux, se faisant tout petit derrière ces classiques que sont Don’t think twice, Fever, Georgia, Black Girl ou Love me Tender. Excès d’humilité, absence de prise de risque, peut-être. Toujours est-il que l’écueil redouté (le manque d’intérêt de l’affaire) est malheureusement un peu au rendez-vous. Annegarn ne démérite pas, les morceaux sont bons (on le sait depuis 50 ans et plus). Mais bon, est-ce que ça vaut la peine de le sortir en disque ? Sympathique mais dispensable (2.5) Denis Zorgniotti
(Tôt ou Tard / Wagram / février 2011)
Melodium – petit jama
Chaque année ou presque, Laurent Girard, le garçon à la tête du projet Melodium depuis 1999, nous donne de ses nouvelles à travers des albums publiés sur de petites structures ou auto-produits comme c’était le cas avec »lullabies for adults » ou »palimpse » et comme c’est le cas ici ou comme . Composé sans direction précise durant ses dernières vacances de Noël, ce court album ne devrait pas trop surprendre les habitués du son Melodium, car on y retrouve tout ce qui fait le charme habituellement de la musique de l’angevin, à savoir ce mélange de beats lo-fi, de guitare et de petites mélodies minimalistes aux sonorités analogiques, toujours très touchantes avec, ici et là , quelques petites touches ambiant abstraites et délicieuses qui renforcent l’aspect mélancolique des musiques. C’est simple, délicat, faci leà écouter. J.’aime, comme on dit sur Facebook. A noter que 5 de ses dernières productions sont désormais en écoute sur son Bandcamp. J’aime. (4.0) Benoît Richard
(Melodium – janvier 2011)
My Jazzy Child – The Drums
On avait laissé My Jazzy Child (Damien Mingus, la moitié de Centenaire) en compagnie de Domotic , en 2009, pour un fort agréable mais trop court Ep plein de mélodies, de sons divers, d’instruments de toutes sortes, de voix en choeur et de mains qui claquent. Le voilà de retour en solo pour un album nettement plus rock.’n’roll, qui démarre sur un stimulant roulement de batterie et qui va nous conduire durant une trentaine de minutes sur des sentiers bien fréquentés mais toujours très agréables. Avec 14 chansons, très courtes, dont une bonne petite reprise du »Perfect Day » de Lou Reed, My Jazzy Child signe un album plus contrasté qu’il n’y parait au premier abord, s’offrant des respirations acoustiques folk, presque exotiques par moment, bien vues, au milieu de titres globalement noisy / lo-fi, à découvrir de suite sur son bandcamp. (3.5) Benoît Richard
Clapping Music – janv. 2010
Isolée – Well Spent Youth
Même dix ans après, personne n’a oublié l’album »Rest » de l’allemand Isolée qui, en pleine french Touch, venait redéfinir les contours de la tech-house avec une musique à la fois dansante, complexe et aérienne et harmonieuse, comme on n’a avait encore jamais entendue. Cinq ans plus tard et après une trop longue attente, Isolée donnait une suite honnête mais sans folie à son premier album. Et donc, le troisième volet arrive aujourd’hui, avec toujours la même attente et l’espoir de retrouver la musique inspirée qui nous avait subjuguée à l’époque. Et bien on attendra encore un peu car si »Well Spent Youth » reste un honnête album de minimimal house, propre et appliqué, il lui il manque pourtant cette petite touche mélodique, ce côté fun et décontracté qui pourrait faire toute la différence. Car à faire de la musique trop cérébrale, on finit par endormir son auditoire et c’est bien dommage. Rendez-vous dans cinq ans peut-être pour la suite. (2.5) Benoît Richard
Pampa Records – janv. 2011
Death And Vanilla EP
Saluons l’arrive d’un tout nouveau label situé dans le nord-est de la France et qui a pour nom Hands In The dark. A leur actif, pour le moment, on compte deux sorties dont ce fameux »Death & Vanilla Ep » paru fin 2010. Un ep signé par un duo suédois dont le style rappelle assez bien tout ce qu’on a aimé chez Broadcast, Caraocake, ou Au revoir Simone, à savoir une façon de faire, un style pop élégant et mélancolique qui débouche sur des chansons nostalgiques, aux accents 60.’s et aux mélodies immédiatement identifiables. Groupe du mois sur le site Net Emergence en décembre 2010, Death & Vanilla fait une entrée remarquée sur la blogosphère. Espérons que la suite soit du même acabit pour que l’on dise encore plein de jolies choses sur ce groupe. (3.5) Benoît Richard
Hands In The dark – déc. 2010
Conquering Animal Sound – Kammerspiel
Depuis quelques temps déjà on note l’arrivée avec une multitude de groupes souvent assez intéressants d’ailleurs ayant touts pour ambition de jouer une musique pop baignée d’electronica et assez éloignée des formats traditionnels. C.’est le cas de Conquering Animal Sound, un duo écossais qui marche en même temps sur les traces d’Au Revoir Simone et de Björk, pour déboucher sur un album fort délicat et plutôt recommandable. D.’abord parce que Anneke Kampman et James Scott se montrent tout de suite doués pour les jolies mélodies mélancoliques, les harmonies bucoliques, mais aussi pour l’emballage sonore, avec une façon d’arranger tout ça de manière assez dépouillée tout en faisant ressortir pas mal de choses au final et notamment un joli équilibre instruments acoustiques/jouets et sonorités numériques. Sans être foncièrement original, Conquering Animal Sound parvient à faire un album très agréable, assez lumineux, un peu long sur la fin, mais qui devrait ravir ceux qui gardent un très bon souvenir de Mùm, par exemple. (4.0) Benoît Richard
gizeh records/Module – févr. 2011
Sonic Youth : B.O. Simon Werner a disparu
Dans »Simon Werner a disparu.. » le très prometteur premier film de Fabrice Gobert,, on entendait le titre »Schizophrenia » de Sonic Youth, extrait de l’album »Sisiter » paru en 1987. Ce n’était pas un hasard car le réalisateur est un grand admirateur de Thurstone Moore et de sa bande. Du coup, il décide de leur proposer, un peu au bluff, d’enregistrer la bande originale de son film. Finalement et à sa grande surprise, le groupe accepte. Le résultat donne un véritable album de Sonic Youth, avec des plages instrumentales assez planantes,, dénuéee de tout aspect pop, avec quelques passages expérimentaux dans lesquels le groupes fait hurler et crisser les guitares, comme il est souvent de coutume chez eux. La plupart des morceaux sont assez tranquilles, sans véritable envolée sonique. On songe à la B.O. de Neil Young pour le »Dead Ma »n de Jim Jarmush, avec cette même étrangeté, cette même envie de coller au plus près des images et d’offrir une véritable bande son musicale au film. Au final, on a un bel exercice d’improvisation, pas fondamental sur l’ensemble de la discographie de Sonic Youth, mais qui reste malgré tout très intéressant. (3.5) Benoît Richard
naîve, 26 janvier 2010/ 1er Mars 2011
v/a Kompakt – Pop Ambient 2011
Compilations phare de la scène électronique actuelle, les »Pop ambient » et »Total » rythment notre année au son des musiques électroniques techno et ambiant, nous offrant à chaque fois, leur lot de surprises et de nouveautés. On va se répéter, mais tant pis, cette nouvelle livraison est encore une fois passionnante. Parce que comme nulle autre, elle sait capter notre attention, nous saisir l’esprit avec une poignée de titres minutieusement choisis et agencés de telle sorte, qu’à son contact, on entre tout de suite dans une sorte de voyage stratosphérique ou cinématographique pendant un peu plus d’une heure. A la réalisation, on retrouve quelques habitués des plateaux que sont Marsen Jules, Jurgen Paape ou Thomas Fehlmann qui livre là une relecture du »Titan » de Gustav Mahler, en compagnie du Montreal Symphony Orchestra. On notera aussi quelques petits nouveaux et également une fameuse collaboration entre Alva Noto et Blixa Bargeld (voix d’Einstürzende Neubauten) pour un titre digne des B.O. minimalistes de John Carpenter, pour un titre qui tranche un peu avec le reste. Pas besoin d’en dire plus, la livraison 2011 de la série »Pop ambient » vaut le détour. (4.0) Benoît Richard
Kompakt/Module – janv. 2011
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