Nous vivons une époque formidable où un groupe sans génie peut proposer une musique pour le moins ambitieuse, riche et intéressante., Jeniferever a parfaitement assimilé les inestimables apports de Cure,, Radiohead et du Post-rock ; tout ce qui fait de Silesia un bon album.
On peut résumer la musique de ces, Suédois originaires d’Uppsala en une formule : une coldwave modernisée par des sonorités plus actuelles (même s’il y a là des basses 6 cordes si usitées par Cure). Certains groupes ont élevé le niveau (Radiohead en tête) et aujourd’hui, Jeniferever en profite, pleinement et nous avec. Les quatre , Suédois n’en sont , pas à leur premier essai et cet album, signé sur l’excellent label Monotreme, est déjà leur troisième livraison après notamment un, Spring Tides d’une facture et qualité similaire. Ils ont trouvé leur style, plus fait de bon goût, de travail précis que de créativité pure. Emmené par Kristofer Jönson à la voix parfois proche de Robert Smith, Jeniferever est bel et bien représentant de son époque, chiadant autant ses arrangements que ses compositions, autant ses ambiances que ses mélodies. Il y a donc là des morceaux immédiatement séduisants (Dover, The Beat of our ownblood) et d’autres en forme de longues mises en bouches jouant plus sur l’installation d’un climat et sur d’ambitieuses constructions musicales ; Jeniferever se révèle , particulièrement à l’aise sur des morceaux à l’architecture complexe et à l’intensité évolutive. Construisant sa musique par couches superposées, le groupe peut donc donner le meilleur de lui-même sur, Hearths et ses 9 minutes qui termine l’album dans une lente montée de guitares majestueuses. Le groupe a un côté post-rock mais dans une tendance plus facilement abordable, à la Explosions in the Sky, par exemple.
Avec, Silesia,, Jeniferever a décidé de nous conduire non pas dans une peu accueillante région de Pologne mais bel et bien dans des belles contrées d’une (post ?)-pop classieuse et claire-obscure. Les Suédois sont des indécrottables mélancoliques, un sentiment qui se ressent même dans les moments plus énervés du disque (Deception pass). Mais il n’est pas que ça et après les moments de spleen, rejaillissent sans cesse des envolées d’espérance et de vitalité., La Silésie était connue pour ses mines de charbon,, Silesia deviendra réputé pour ses recherches souterraines,, Jeniferever traquant sans cesse le précieux minerais qui pourra éclairer la surface et rendre émouvante sa musique. La guitare joue souvent ce rôle dans un jeu sensible et cristallin qui peut parfois devenir maniériste (le groupe ne craint pas le solo et l’excès de sentimentalisme). Le maniérisme est d’ailleurs le reproche majeur que l’on peut faire à , Jeniferever. Celui possible de les rapprocher de, Cure et de, Radiohead n’étant pas – vous l’avez compris – un reproche mais une chance pour tout le monde.
Denis Zorgniotti
Durée : 52’30
Date de sortie : 11 avril 2011
Label : Monotreme records
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Jeniferever -« The Beat of Our Own Blood » on Vimeo.