Ils les enchaînent trop vite leurs albums les Cold war kids je trouve. Il se diluent. Enfin c’est ce qu’on dirait d’un groupe de première catégorie. Et du coup ils mélangent un peu les titres qui avant auraient fait de dignes faces B avec la matière dont on fait un nouvel album. Oui mais on a jamais décrit CWK autrement que comme de plus qu’honnêtes seconds couteaux. Alors on s’en fout on prend le bon grain et on écarte l’ivraie sans démonter tout à fait le groupe.
Mine is yours est sans doute leur album le plus produit à ce jour. De la fougue que je pointais sur les premiers essais il ne reste plus que l’idée. Mais l’idée suffit à les imaginer en concert où je ne désespère pas d’un jour les croiser.
Dès les premiers instants, on constate que CWK a mieux mixé, produit, agencé les instruments qui se vantent sur la longueur d’un album. Mine is yours, l’introductif, concentre sur ce point ce qui fera le sel de l’album. Un joli mélange plus pop que rock où un riff de guitare ne viendra jamais étouffer la voix d’un chanteur, qu’elle côtoie. Une voix qui trouvera autant d’amateurs que de détracteurs soit dit en passant, même si je trouve qu’elle est largement plus agréable que par le passé sur ce nouvel album.
Marrant sur le premier essai, je les imaginais rejetons bâtards du punk et du rock garage. C.’est du côté de la pop britannique des †˜90s que je pioche les références qui me permettent de décrire ce nouvel album : je pense à Longpigs, Shed Seven, Menswear« où la guitare jouerait plutôt de la réverb.’ dans son modus operandi que de l’overdrive. Le son caverneux sent un poil la sentence, du coup. Une pompe et des palmes qui est la limite haute de l’album qui semble parfois péter plus haut que son cul, quand le son choral n’est pas servi par une mélodie de qualité.
Et de mélodie de qualité, sur les onze titres qui composent ce nouvel album il y en a à proprement parler 5. Adéquatement placés en ouverture. Là le mélange production+voix maîtrisée + réverb + ampleur trouve des lignes de chant qui s’insinuent durablement dans la caboche.
Plus loin, CWK essaie la ballade et on dirait des promus par une chaîne de télé à l’usage de l’eurovision. Ailleurs, CWK s’essaie à la déstructure, la jouant économie d’instrument, mais alors c’est la voix de son frontman qui devient insupportable de minauderie. Plus loin, comme on lui a laissé plus d’espace, la voix essaie de tapoter dans le pré carré de Muse (façon qui se prend pour un opéra) et dans le piano de Keane (qui émeut) et on frise l’éruption cutanée.
Comme je l’évoquais en introduction, tout ceci serait encore acceptable si CWK percutait systématiquement de la mélodie »mais même pas. Les 5 derniers titres de l’album sont complètement poussifs malgré la démesure sonore dont ils font montre, et pas du tout au niveau du début d’album qui se casse en son milieu.
l’album semble être sorti trop vite, pas assez riche de bons titres. Je me souviens que le meilleur côtoyant le pire est aussi une des marques de fabrique de Cold War Kids jusqu’ici.
Et je me satisfais de la bonne moitié d’album de leur roquette de 2011. Mais je rêve de moins en moins de voir un jour CWK exploser parmi les tous grands.
Denis Verloes
Date de sortie: 24 janvier 2011
Label: Downtown Records / Cooperative Music
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