Depuis la fin de Man, Charles-Eric Charrier n’a cessé de multiplier les projets, de composer des musiques, parfois assez déconcertantes, de disséminer ses réalisations sur divers labels ou netlabels. Un parcours aventureux, assez difficile à suivre, mais qui ne manque jamais de susciter la curiosité, voire l’admiration. En ce début d’année 2011, Charles-Eric sort deux albums coup sur coup. Rien de bien surprenant de la part de ce garçon ultra prolifique, sauf que là , on se retrouve avec deux albums assez passionnants mais dans deux genres bien différents. D.’abord, un premier LP sorti en février sur le label américain Experimedia, dans un style post-rock jazz assez intense, puis un second, en avril pour le label français Joint-Venture Records. Et c’est ce second qui nous intéresse ici.
« Oldman » est un disque de commande passé par le label à Charles-Eric Charrier avec, pour objectif de réaliser un album acoustique avec son instrument de prédilection, la basse, dans des conditions modestes, avec simplement une chaise au milieu du salon, quelques micros, le tout réalisé en une seule journée d’enregistrement, l’idée étant d’aller, autant que possible, vers l’épure et la simplicité, pour ne pas dire d’authenticité. Trois qualités qui collent plutôt bien à l’univers musical de Charles-Eric Charrier.
Sans que l’on puisse associer son style à quelque chose en particulier, Charles déroule des chansons tranquilles, susurrées ou murmurées de sa belle voix grave, dans un album qui rappelle par moment un peu la tristesse et l’étrangeté du »Melody Nelson » de Gainsbourg, avec ses lignes de basse grondantes et ces mots à peine perceptibles.
Les textes en français de Charles sont d’ailleurs très étonnants, très caractéristiques, pour quelqu’un que l’on a eu peu l’habitude, jusqu’alors, d’entendre s’exprimer dans sa langue natale., Entre souvenirs et voyages, le nantais épate par la simplicité et la justesse de ses mots mais aussi par l’intimité que l’on ressent tout de suite à l’écoute de l’album. Le, glissement des doigts sur les cordes, la respiration nasale de Charles-Eric, le bruit de la chaise qui craque, des claquements de main en arrière-plan… chaque son renforce ce sentiment très agréable de proximité avec le chanteur.
Bien plus lumineux qu’il n’y parait au départ, ce disque marque une étape dans la carrière d’un musicien précieux qui disait récemment vouloir arrêter la musique lors d’un long entretien accordé à l’oreille absolue. Faisons voeu que ce ne soit qu’une idée passagère.
A noter que l’album sort sous la forme d’un livre de 24 pages mêlant peintures et textes de Charles-Eric Charrier.
Charles-Eric Charrier : Oldman
label : Joint-Venture Records
Sortie, : 22 avril 2011
tiens pas de note ! Oldman est inclassable, le serait-il aussi au niveau de la note ?
c’est pas ça, mais j’ai tout simplement oublié de lui mettre son bon 4/5 !