Nouvel épisode des aventures de la formation de New York. Nouvel opus où le chroniqueur autant que, semble-t-il, le groupe peine à la classification habituelle. Eye contact est-il électronique ? Rock? Pop? Ambient? Tenter de lister le genre des musiques auxquelles peut appartenir GGD est aussi la certitude de se prendre la porte. Alors j’abdique en début de critique. (Truc d’esquive: la botte belge je l’appelle).
Musicalement, il y a dès l’initiale de l’album une influence Pink Floydienne indéniable. l’album commence comme une face B de a momentary lapse of reason, du Pink Floyd des années 80, avec claviers électroniques, concert à Venise et bidouilles au synthé. Une introduction épique de près de 11 minutes qui évolue ensuite, et instille ses influences world tropicales, avec l’intelligence d’augmenter le rythme : trouvaille qui envoie le groupe diamétralement à l’opposé d’un ambient à la Deep Forest ou Future sound of London des débuts de nuits de ma post adolescence.
Récurrente est cette influence Floydienne, non dénuée d’une certaines noirceur, et d’une mélancolie qu’on avait pas repéré sur Saint Dymphna. GGD crée des mélodies qui progressent sur base d’une trouvaille sonore qui se délie progressivement au fil du titre auquel il sert de gimmick ou de guide dans une évolution ver plus d’ampleur et plus d’instruments.
Le résultat est tripant, sans jamais verser dans le deltaplane ou la techno trop cérébrale. Exit donc APhex Twin, ,µ-Ziq, Autechre, Mouse on Mars et consorts dans l’approche formelle générale, même si la recherche sonore de eye contact ne doit sans doute pas leur déplaire, si tant est qu’ils aient écouté l’album.
Sans jamais être tout à fait satisfait de mes comparaisons au fil de cette chronique que je savais casse-gueule, en plus du post psyché de Pink Floyd années 80 c’est du côté des trouvailles sonores de Coldcut ou de Cornélius, que je vois le plus de similarités dans la démarche. Tout en oubliant pas d’être un groupe, avec des titres somme toutes assez resserrés, une vraie batterie, ainsi qu’une progression de chaque titre comme un bon ouvrage pop, avec introduction, refrain, break et final.
l’ensemble se déguste comme un petit univers complet et hallucinant (pas halluciné en fait, on ressent la maîtrise du discours tout au long de l’album), qui se goûte de la première à la dernière seconde. Il est assez rare que je te contraigne lecteur à une méthode d’écoute de la musique, pourtant, mon conseil pour pénétrer dans l’album cette fois-ci, est de se coucher sur un plumard, lumière tamisée lors de la première écoute AU CASQUE, de Eye contact. En regardant le bout de tes mains que tu laisses en lévitation dans l’espace. Ben quoi je dis ce que je veux je suis l’auteur de cette critique.
Cette première écoute te permettra une découverte approfondie du son de Gang Gang Dance, farouchement riche d’idées, de son, et de contre-idées. Tu risques d’être conquis comme je le suis. Après, quand tu auras terminé cette première » lecture » attentive de l’album, il n’est pas impossible que tu arrives à glisser tel titre ou tel autre dans une de tes playliste pour dancefloor d’après minuit, avec la ruse du vieux renard. Parce que tu te seras rendu compte que quasiment chaque » tube » en puissance de GGD, en plus de sa construction gigogne, est aussi établi sur une base rythmique, cadencée qui force régulièrement au saut tribal ou à la danse de derviche.
C.’est peut- être d’ailleurs dans le paradoxe qui consiste à produire une musique propice à la danse avec les artifices psyché que se niche le génie de GGD. Et la galère de chronique pour le critique amateur. Mais si je mets plus de 4 étoiles en bas de ce papier, tu comprends que ce disque est un des indispensables de 2011 ? hein dis?
Denis Verloes
Label: 4AD / beggars / naîve
Date de sortie: 10 mai 2011
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La critique de saint dymphna
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