Après »Pauline et les loups-garous » dans lequel le duo Apollo et Stéphane Oiry évoquait le passage entre l’adolescence et la vie d’adulte, »Une vie sans Barjot » revient une fois encore sur cette étape critique de la vie,cette fois en prenant le point de vue de Mathieu, un ado de 18 ans, récent bachelier et qui doit quitter sa province pour allers étudier à Paris. Pour sa dernière nuit passée dans sa ville, avec ses copains, il décide de d’offrir une fête mémorable qui devrait durer jusqu’au petit matin.
Si les deux auteurs ont déjà prouvé leurs talents respectifs à plusieurs reprises, Apollo, avec »Commando Colonial » et Stéphane Oiry, avec le fameux (mais défunt) magazine »Capsule cosmique » ensemble ils n’avaient pas encore officié C.’est donc chose faite avec cette histoire dans laquelle ils racontent une tranche de vie, au fond assez banale, où une bande d’ados cherche à terminer l’année en beauté, comme c’est un peu le cas partout en France chaque début de mois de juillet.
Dessiné et raconté par nos deux compères, l’histoire a des allures mélancoliques, à l’image de la série »Goudard » (Gibrat et Berroyer) ou de certains récits de Jean-Claude Denis. Deux auteurs qui partagent avec Apollo et Stéphane Oiry cette même capacité à sentir et à rendre palpable les moments charnière de l’existence en présentant, comme ici, des relations entre les personnages et des dialogues qui sonnent, la plupart du temps, assez juste, avec ce qu’il faut d’humour, de dérision de gravité pour rendre tout ça très agréable à lire.
Et quand, en plus, le dessin est à la hauteur du scénario, avec notamment une représentation de la nuit très belle, très douce, pleine de teintes bleutées, on se dit que décidément ce livre renferme bien des atouts pour que l’on ne passe pas à côté.
Benoit Richard
Une vie sans Barjo
Scénario : Appollo
Dessin : Stéphane Oiry
Editions : Futuropolis
64 pages couleurs – 15 €¬
Parution : le 10 mars 2011