, A vouloir brouiller les pistes, Early Days Miners risque de rater le coche d’un album fédérateur. Dommage, Night People a tout pour plaire.
Pourquoi diable vouloir raccourcir son nom en EDM ? Early Day Miners commençait à avoir son public, le groupe de l’Indiana ayant déjà sorti 6 albums avant celui-ci. Le nouveau patronyme peut d’ailleurs faire plutôt penser à un groupe de musique électronique, erreur possible d’autant plus plausible que la pochette adopte une association rose/jaune fluo loin de l’esthétique habituelle de l’indie rock/post-rock américaine. Daniel Burton, leader de EDM (va falloir s’y faire !), n’est pas homme de communication et aime sans doute désarçonner son auditorat.
Pourtant, Night People n’est pas un album difficile d’accès. Au contraire. A la différence de Offshore tourné vers le post-rock et faisant suite chronologiquement et esthétiquement, au, magnifique, The Treatment , il, est à placer dans, le giron d’un indie rock américain dans son acception la plus classique avec son format couplet-refrain et ses lignes de chant., En fin d’album, Turncoats, petite ballade folk rock, aurait pu être écrite par REM, c’est dire., , Sur ce nouvel opus, les hommes de Daniel Burton font néanmoins, un morceau post-rock et un seul, un impeccable Milking the Moon, longue variation mélancolique sur 8′ dont la qualité lui permet de passer la tête haute, à autre chose., Sur Night People, EDM fait donc le grand écart entre ses différentes inspirations.
Entre les deux, EDM peaufine son art consommé d’un indie rock avec des guitares millimétrées, un mélange énergie-mélancolie équilibré à merveille et, une symbiose matière-mélodie qui font que même si on l’impression d’avoir entendu pareille alchimie (chez eux précédemment, chez Wilco, chez Bedhead…), on se laisse une nouvelle fois avoir et attraper par la musique(Hold me down). Stereo/video monte encore d’un cran cette séduction, indicible qui peut rallier beaucoup à la cause EDM. Le titre est un modèle de ce qui est peut-être fédérateur mais pas consensuel, attirant mais pas racoleur. Une, ligne de basse minimaliste mais entêtante instaure un groove léger qui vous donne envie irrémédiablement bouger le bassin (mais pas taper du pied comme un forcené, on est ici dans la nuance), la guitare sait relancer à bon escient l’intensité du morceau et la mélodie s’impose non pas par la force mais par le charme. Avec ce titre, EDM pourrait avoir, son hit single. Si tant est que le public trouve le chemin pour découvrir Burton et ses hommes.
Denis Zorgniotti
Date de sortie : 18 juillet 2011
Label / Distributeur : Western vinyl / Differ-ant
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