Je me souviens mon malaise intellectuel à la sortie du premier album de Housse de Racket. Des mélodies imparables, mélange de rock and roll et d’électronique, une intelligence et une finesse musicale, le tout plombé par des paroles neuneu où il était question de joueur de tennis et de spécialistes du synthétiseur.
A tel point que l’album est entré rapidement dans les favoris du lecteur CD de ma petite fille préférée. Et qu’on l’a entendu à la maison chanter » Je suis une star, j’arrête le tennis, je branche les guitares, je m’appelle Elvis » ». Bref malaise intellectuel à plomber un album tout à la fois hyper addictif mélangé à une inanité incroyable. Et le constat d’un groupe qui à force de ne pas se prendre au sérieux finissait par gâcher son potentiel.
Le nouvel opus re-mélange les cartes et les redistribue de la meilleure façon qui soit. Le nouveau Housse de racket lève haut la tête, et a les moyens de ses ambitions. Le duo réussit la synthèse de tout ce qui fait le sel de la pop indé française du 21e siècle : l’électronique de la French Touch, (Alesia, Ariane ») et la classe américaine de Phoenix (Château, Roman »). Exit les paroles quiches et les blagues potaches pour Victor et Pierre (bon ok sauf TGV qui rappelle l’époque déjà révolue du premier album). Housse de racket vise haut et frappe juste. La production prend de l’ampleur, la pop est efficace, les mélodies se fraient un chemin direct vers le ciboulot. Alésia, le titre de l’album, est un pied de nez direct au Air de 1000hz legend, l’énergie rock n’est jamais loin de Wolfgang Amadeus Phoenix.
l’album est plein de trouvailles sonores et Zdar qui s’est penché sur ce nouveau berceau n’y est sans doute pas étranger. Les morceaux mélangent instruments physiques et synthétiques, les beats sont soutenus pour engager à remuer du popotin autant qu’à se gausser dans les soirées branchées de la capitale. Un subtil parfum sonore vient rappeler à l’auditeur que la mode n’en finit plus de ressasser les codes des claviers années 80 mais sans jamais jouer plus de la parodie, ou alors à peine en filigrane comme on brûlerait une bougie à JM Jarre pour le fun. Housse de racket assume, s’assume et affirme ses références où le clavier n’est plus l’artifice ludique, mais un artisan à part entière du succès de l’album. Le son est riche, rond, rempli, nerveux et complet : en formation d’attaque retranché derrière le synthétiseur roi.
Housse de Racket est en mission, celle de la conquête de la France des critiques qui comme votre serviteur ont du mal avec leur côté enfantin. Et force est de reconnaître que ça faisait bien longtemps que je n’avais pas été aussi » cueilli » par un album chanté pour grande partie en français, sans qu’il ne tombe une seule fois dans les écueils de la chanson française. Reste que du coup, je me demande ce que donne en live la transcription de ce travail studio, qui par son électrisation globale évoque la frénésie d’un concert et le lâcher prise du punk. Ca se lit que j’adore ?
Denis Verloes
Tracklist
Label: F-communication / Cooperative music
Date de sortie: 22 août 2011
Plus+
L’espace Myspace
Le site officiel
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La critique du premier album
La vidéo de Roman sur Youtube
Je ne suis pas tout à fait d’accord à propos du premier album. Même si les paroles étaient effectivement un peu enfantine, l’idée de l’album histoire comme Outkast ou Daft Punk est elle bien bonne, et plutôt réussi. Et je ne pense pas qu’elles aillent jusqu’à gâcher l’album.
Cependant j’adhère totalement à propos du deuxième album !
J’ai pu en parler un peu avec eux vendredi. Je vous laisse voir ça.
http://tujoues.blogspot.com/2011/10/housse-de-racket-linterview-pourquoi.html
R’c.