Pour en finir avec le cinéma, Blutch (« Vitesse moderne » »La beauté »…), a décidé de parler de son art préféré dans une drôle de bande dessinée. Car, comme Blutch n’est pas vraiment un auteur de bande dessinée comme les autres, c’est dans un livre passionné et totalement fou qu’il évoque sa vision du 7ème art, ses marottes et ses fixations sur certains réalisateurs ou certains acteurs tels que Burt Lancaster.
Etant jeune, j’aurais sans doute eu très peur de peur de ce livre. Je n’y aurais sans doute pas compris grand chose mais j’aurais été sûrement très impressionné par ces représentations fantasmées, par cet exercice de style, cet essai qui consiste à parler de cinéma avec un ton et une liberté qui rappellent un peu la façon de faire de Jean-Luc Godard dans son cinéma. Un Godard que l’on retrouve d’ailleurs dans ce livre, tout comme Luchino Visconti, Catherine Deneuve ou Michel Piccoli auquel l’auteur du »Petit Christian » rend un bel hommage.
Dans ce livre étrange, graphiquement superbe, même saisissant par moment, Blutch ne crie jamais vraiment son amour pour le cinéma mais évoque plutôt une relation complexe, entre amour et répulsion, entre critique et admiration.
Une fois refermée, difficile de dire si l’on a aimé ou pas cette bande dessinée que l’on prend, en fin de compte, plus comme une curiosité qu’autre chose, certes d’une grande richesse intellectuelle et assez dense, mais dont on ne gardera pour soi pas forcément grand-chose.
Benoit Richard
Pour en finir avec le cinéma
Scénario & dessin : Blutch
Editeur : Dargaud
88 pages couleurs – 19.95€¬
Parution : 9 septembre 2011