Ce qui définirait presque le mieux la musique de Joakim (« Milky Ways » Monsters and Silly Songs »…), c†˜est peut-être bien son absence véritable de style. A une époque où, dans la musique indé, tout est de plus en plus formaté et répond à un cahiers des charges bien précis, Joakim fait encore figure d’électron libre avec des musiques toujours aussi insaisissables et surprenantes. Et ce que l’on aimait dans ses trois précédents albums -soit un mélange des genres et des époques dans une musique électronique faite de bric et de broc, et de sons plus ou moins recyclés- donne une fois encore quelque chose de cohérent et de concluant.
Sans changer grand chose dans sa manière de composer, Joakim revient avec un disque dans lequel s’entremêlent influences krautrock, space disco, new vave mais aussi musique de films de SF 80.’s. Un album résolument tourné vers le dance-floor dans une démarche qui n’est pas sans rappeler celle de LCD Sound Stystem et de certains groupes du label DFA.
Sans doute le plus accessible, le plus apaisé et le plus immédiat de toute sa discographie, »Nothing Gold » est peut-être aussi son album le plus homogène, duquel ne ressortent pas ou peu de titres très marquants hormis les premiers. De là à dire que Joakim a mis la pédale douce, il n y.’a qu’un pas que je ne franchirai pas. Simplement, on sent que l’effort, cette fois, s’est porté plus qu’avant sur les rythmes et sur la production, plus soignée que jamais, au détriment peut-être des mélodies et de l’aspect foutraque et barré qui faisait le charme de ses précédents opus. Une évolution notable et louable pour un artiste toujours en mouvement, toujours en recherche de nouvelles sensations.
Benoît Richard
Joakim : Nothing Gold
Label : Tigersushi
Sortie : 26 septembre 2011