« ô dingos, ô châteaux » est la troisième adaptation par Tardi d’une oeuvre de Jean-Patrick Manchette. Après †œLa position du tireur couché† et †œLe petit bleu de la côte ouest†, le créateur d’Adèle Blanc-sec revient sur un des polars les plus sombres mais aussi un des moins connus de Manchette, mais pas forcément le moins intéressant.
« ô dingos, ô châteaux » raconte comment Michel Hartog, un homme d’affaires, devenu très riche suite au décès accidentel de son frère et de son épouse, décide de créer une fondation et d’employer à son servie des gens handicapés. C.’est ainsi que la jeune Julie Ballanger, fraichement sortie d’un asile psychiatrique, se retrouve au service d’Hartog, pour s’occuper notamment de son neveu dont il a la charge, le jeune et caractériel Peter. Mais voilà que Julie et le jeune garçon sont enlevés par une bande de malfrats qui les conduisent dans une maison isolée. Très vite, Julie comprend qu’il ne s’agit pas d’un simple kidnapping et que l’affaire se révèle bien plus compliquée qu’elle n’en a l’air »
Si l’association Jean-Patrick Manchette et Jacques Tardi a fait ses preuves depuis bien longtemps, notamment depuis la parution de » Griffu » en 1978, c’est toujours un plaisir de retrouver les textes froids et déprimés de Manchette transposés en bandes dessinées par le père d’Adèle Blanc-Sec. Et une fois encore le succès est au rendez-vous.
Grand Prix de Littérature policière 1973, « ô dingos, ô châteaux » est au départ d’une œuvre de jeunesse pour Manchette, mais à la lecture du roman et au vu de la brillante adaptation qu’on fait Tardi, on se rend compte que l’auteur de »Nada » maitrisait déjà parfaitement les codes du roman noir au moment d’écrire ce livre.
Road-movie, équipée sanglante et meurtrière, « ô dingos, ô châteaux » impressionne par la noirceur des personnages et le côté désespéré de cette aventure. Sous le trait de Tardi, ce récit très marqué 70.’s prend une dimension tout à fait intéressante montrant que décidément Tardi est toujours à l’aise quelques soient les époques et surtout s’il y a des gueules cassées univers urbains à dessiner.
Benoit Richard
ô dingos, ô châteaux
D.’après le roman de J.P. Manchette
Adaptation et dessin : Tardi
96 pages N&B – 19€¬
Parution : 4 novembre 2011