Bienvenue dans les années 80, dans la banlieue parisienne du côté d’Asnières, de Gennevilliers. Bienvenue dans les souvenirs de l’auteur et du narrateur de ce livre, avec ces trois récits qui se suivent et se répondent sur trois générations avec, d’abord, un étudiant en philo, »option cafétéria » au centre d’une histoire d’amour manquée pour un autre parti sans le voir. Ensuite, il y a le départ de la maison d’un père, laissant sa femme, sa fille et son fils, et enfin l’histoire de cette grand-mère racontée à travers des souvenirs liés à l’appartement où elle a vécu à Ménilmontant et d’où elle a été expulsée.
Un peu à la manière des romans de Patrick Modiano, Il faudrait s’arracher le coeur nous fait croiser des personnages plus ou moins obscurs, dans des lieurs incertains, des appartements, des maisons aux souvenirs vagues. Avec cette même mélancolie, il nous livre le récit d’une époque, pas franchement drôle, un peu glauque même, mais qui donne au livre son originalité et surtout un ton, une petite musique triste qui ne vous quitte pas jusqu’à la dernière page.
De ces fantômes, de ces lieux presque hantés, Dominique Fabre tire un livre assez touchant, fait de multiples personnages tous très ordinaires mais auxquels on s†˜attache malgré tout. Pas forcément le roman le plus drôle de cette rentrée littéraire de janvier 2012, »Il faudrait s’arracher le coeur » est un de ceux qui évoquent le mieux la mémoire et les souvenirs, ceux que l’on a aimés, ceux que l’on a croisé à un moment donné notre existence.
Benoit RICHARD
Il faudrait s’arracher le coeur
Roman français de Dominique Fabre
Editions de l’Olivier
221 pges – 18€¬
Parution : janvier 2012