Comme beaucoup de gens, Igort a été choqué lorsqu’il a appris l’assassinat d’Anna Politkovskaîa, cette femme militante des droits de l’homme, journaliste, retrouvée morte par balles dans l’ascenseur de son immeuble le 7 octobre 2006, à l’âge de 48 ans.
Trois ans plus tard il décide de se rendre en Ukraine, en Russie et en Sibérie pour enquêter sur les traces de cette femme, pour tenter de comprendre le génocide et tous ces meurtres qui ont touché Tchétchénie et ceux qui essayaient d’expliquer ce qui se passait dans ce pays au début des années 2000.
Après Les cahiers ukrainiens paru chez Futuropolis en 2010, qui témoignait de l’Holodomor, la famine organisée par Staline en Ukraine en 1932, Igort raconte les horreurs de la guerre en Tchétchénie à travers de nombreux témoignages recueillis auprès de mères tchétchènes, mais aussi auprès de soldats russes pour évoquer avec beaucoup de pudeur les camps, l’épuration, les disparitions, la torture, l’extrême barbarie dont ont été victimes les populations tchétchènes durant toutes ces années.
Avec la douceur qui caractérise le trait de dessin d’Igort, avec une mise en page très belle, tout en retenue, le livre présente un succession de récits plus durs les uns que les autres, une somme de témoignages et d’informations pour un hommage vibrant à Anna Politkoskaîa et à tous les autres militants des droits de l’homme victimes de la barbarie des dirigeants russe.
Benoit RICHARD
Les cahiers russes
Scénario & dessin : Igort
Editeur : Futuropolis
176 pages – 22€¬
Parution : janvie 2012