Depuis 10 ans, que de formules employées pour decrire Bo, ! Olibrius, zazou, facétieux, ludique,, déjanté, déchainé, explosé et explosif, dandy décadent…Et si finalement le mot le plus approprié était »classe ».
Je fais là mon mea culpa ayant moi-même abusé de ce type de, formules et ce,, depuis un premier EP autoproduit, échoué dans ma boîte il y a 10 ans. Depuis Bo a sorti deux albums (323 Zap Shangaî baseball et Koma Stadium), mais la profusion d’épithètes et de formules imagées n’a pas cessé., Le monde est ainsi fait, quand on tombe sur un musicien ne se posant pas sagement dans un genre musicale, on a tendance non pas à le dénigrer (oh que non !), mais à trouver le, gars quand même, un peu allumé ; on vient à juger en premier lieu l’homme et moins la musique,, , alors que le crossover transversal et, le bannissement des frontières peuvent-être une attitude en soi et non une version abâtardie de ce qui serait le, bon goût. Comme si on ne pouvait pas aimé à la fois les Beatles et les Beastie Boys , Divine Comedy et James Brown !
Dans le cas de Bo, rien qu’à voir la liste des morceaux, on comprend que le bonhomme a les idées larges, : Monk & Billie pour Thélonius et Holliday ; Lou Reed ; Berlioz ;, I got da Blues …Bo aime tout ça et plus encore. Le côté schizophrène du titre élevé en art de vivre. Quand il endosse sa tenue de chanteur Stéphane Bossard devient Bo et, sa zône d’influence, est dès lors sans limite : Je suis dieu lance-t-il en début d’album…avant d’ajouter »en plus sympa ». Car une chose est sûre, il est sympa Bo ! Il a non seulement le chic pour faire sonner les mots (No more Mister Nice Guy, un modèle) et, rendre sensuelle l’écoute de Berlioz – et ce n’était pas gagné (« je rêve de fesses qui rebondissent sur du Berlioz »), mais il arrive, surtout de mettre de l’humour dès qu’il en a l’occasion.
Mais attention, Bo n’est pas un chanteur gag, avec une musique réduite à sa portion congrue. Déjà le mot »gag » lui sied mal, sa finesse d’écriture parfois Gainsburienne le prémunissant de de toute lourdeur. Et puis, si, l’entertainer semble s’amuser dans sa musique, , et nous convie à faire pareil dans son écoute, le songwriter peaufine chacun de ses morceaux, tant au niveau de l’écriture que des arrangements. Un morceau comme Hey a l’évidence d’une, pop song des Go Betweens ou des Byrds, ;, Chemical Kick en compagnie de Brisa Roché, est aussi mignonnette qu’un titre d’April March. Ces, morceaux, sont presque, des exceptions,, des parenthèses plus ou moins naturalistes, Bo, préférant plutôt la profusion et la richesse., , Une partie, de ses compositions est ainsi plongée dans le grand bain des arrangements classieux des années 60-70. Bo aime les pianos, les cuivres, les cordes, les choeurs, , ces sonorités »à l’ancienne » qui élévent les morceaux. Un, peu Beatles, un peu Tamla Motown (No More Mister Nice Guy) un peu cabaret (Lou Reed). Mais comme les Fab 4 en leur temps, utilisant sciemment un mellotron pour Strawberry fields forever, le Français n’est pas contre la modernité et au contraire travaille avec, elle en bonne entente, : Bo a commencé tout seul dans sa chambre, avec des machines, et il en reste ici, quelques bips électroniques et un esprit collage qui finalement convient bien à ce boulimique hyper actif musical., , ,
Bo ou comment être un grand mélodiste, un arrangeur créatif, un amuseur public tout en restant digne et élégant, la classe quoi ! What else…!
Denis Zorgniotti
Date de sortie : 12 mars 2012
Label / Distributeur : Spozzle / MVS Record
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