Dans son premier album, Edward Barrow affiche un romantisme d’un autre âge à faire fondre les filles. Et les autres. De la sensibilité mais pas de la sensiblerie.
Avec son physique de jeune premier, sa voix sensible et sa musique douce, Edward Barrow aurait de quoi agacer plus d’un hétéro : on imagine en effet des wagons de midinettes craquer pour cet Anglo-américain au coeur tendre et aux mélodies à fleur de peau. Les titres doivent être composés au piano de manière très classique et avec une certaine préciosité ; ils sont enrobés de claviers et d’écho (y compris sur la voix) qui molletonnent chaque coin un peu saillant de la musique. , Il faut dire que Barrow, en dépit d’une homonymie avec un célèbre gangster, cultive ce côté romantique de sa personnalité et de sa musique (moins dans les textes quand même) jusqu’à ressembler à l’Elvis Presley de Love Me Tender sur Blue eyed Man (et d’ailleurs d’arborer une coupe similaire)., On pourrait donc être agacé et finalement, on est quand même séduit par le bonhomme et par une écriture musicale bien au dessus de la moyenne.
Mais si le garçon est parfois affecté dans ses intonations, il n’en devient jamais sirupeux. Edward Barrow sait se tenir et ne s’épanche dans une douleur douceâtre ou une sensiblerie de mijaurée. Barrow n’est pas Antony Hegarty, encore moins cette endive de James Blunt, ; il se rapprocherait plus de, Marc Almond voire à Martin Gore, a fortiori quand un écran de claviers new wave vient hanter la musique (Two Little Birds pt 2, le meilleur morceau du disque)., Dans des arrangements plus naturalistes (sur The Black tree, est-ce un hautbois que j’entends au loin ?), Edward Barrow arrive aussi à susciter une saine émotion, sans afféterie aucune.
Denis Zorgniotti
Date de sortie : 2 avril 2012
Label , : Volvox music