Daniel Blancou signe-là une oeuvre bouleversante, un témoignage fort et un éclairage nécessaire sur une partite de notre histoire de la France, assez sombre et peu glorieuse.
l’auteur de bande dessinée Daniel Blancou (« Albert le magnifique ») a la particularité d’avoir des parents instituteurs ayant exercé durant les années 60 dans le camp de harkis de Saint-Maurice-l’Ardoise, situé sur la commune de Saint-Laurent-des-Arbres dans le Gard. En leur compagnie, il revient sur ces lieux, aujourd’hui à l’abandon, pour évoquer cette vie à l’écart du monde, au beau milieu d’algériens débarqués en France après la guerre d’Algérie et parqués presque comme des animaux dans ce camp de fortune et dans des conditions de vie pas toujours décentes.
Avec beaucoup de retenue et de lucidité, ces deux enseignants à la retraite se souviennent comment, les jeunes instituteurs idéalistes qu’ils étaient au début de leur carrière, ont vécu, là -bas, dans ces baraquements militaires, ; comment ils ont enseigné à des enfants ne parlant pas le français et psychologiquement très fragiles, vivant avec leurs parents dans ce camp de transit, pour ainsi dire cachés, abandonnés à leur sort, ne pouvant même pas quitter de village et étant soumis au couvre-feu avec coupure de courant tous les soirs à 22 heures.
A la manière des récits d’Etienne Davodeau et d’Emmanuel Guibert (« La guerre d’Alan » ayant été une source d’inspiration pour Daniel Blancou), »Retour à Saint-Laurent des arabes » est un livre qui prend son temps pour raconter ce passé douloureux, pour nous faire revivre avec moult détails et anecdotes, de manière très précise et très concrète, la petite dizaine d’années (1967-1976) durant laquelle les Blancou ont vécu et travaillé dans ce camp de la honte.
De son trait fin qui évoque assez celui d’Emmanuel Guibert et avec des couleurs délavées restituant bien l’ambiance de tristesse et solitude qui pouvait régner dans les bâtiments lugubres du camp, Daniel Blancou signe-là une oeuvre bouleversante, un témoignage fort et un éclairage nécessaire sur une partite de notre histoire de la France, assez sombre et peu glorieuse.
Benoit RICHARD
DEVOIR DE MEMOIRE
hocine le combat d’une vie par croaclub
lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn_hocine-le-combat-d-une-vie_news
En 1975, quatre hommes
cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le
département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils
obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis
proche du village. A l¹époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice
l¹Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs
familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales,
violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l’ isolement
total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des
cagoulés, un seul aujourd’hui se décide Ã
parler.
35 ans après Hocine
raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous
sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire,
Jean-Claude Honnorat
Et pour compléter
le documentaire, réécoutez sur SUD RADIO, « podcasts » l’émission du 8/11/11, de
Karim Hacene, Enquêtes et Investigations, sur les harkis le camp de saint
maurice l’ardoise
Sur radio-alpes.net, Infos
Générales – Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13)
Ecoutez: Hocine Louanchi
joint au téléphone…émotions et voile de censure levé ! Les Accords d’Evian
n’effacent pas le passé, mais l’avenir pourra apaiser les blessures.
(H.Louanchi)