Thermæ Romæ, de Mari Yamazaki

Lucius Modestus est un jeune architecte spécialisé dans la construction de thermes à  Rome au 2ème siècle. En manque d’inspiration, il se voit contesté dans ses choix et semble perdre confiance quand, curieusement, il se retrouve, grâce à  une faille spacio-temporelle, projeté dans des bains publics japonais au XXème siècle. Profitant de cette aubaine, Lucius découvre des lieux nouveaux des méthodes modernes dont il va s’inspirer pour mener à  bien ses projets de construction pour l’empereur Hadrien.

Alternant les allers et retours entre l’époque romaine antique et le japon actuel, »Thermæ Romæ » (couronné du prestigieux »prix Tezuka » en 2010 et objet d’une adaptation en dessin animé et au cinéma) joue énormément (surtout dans le premier tome) sur le décalage de civilisation et sur l’effet de surprise ressenti par un Lucius, à  la naîveté enfantine, découvrant un monde fabuleux à  chaque fois qu’il se retrouve projeté dans le futur, au beau milieu des faces plates (comme il nomme les japonais) et des salles de bains modernes.
Si la série se montre au départ assez drôle, des enjeux plus dramatiques apparaissent tout doucement au fil de pages et notamment dans le volume 2 dans lequel des intrigues se nouent et où l’on se rend compte que le destin du personnage principal ne semble pas forcément tout tracé et qu’il va devoir affronter quelques ennemis intimes.

Mêlant à  la fois aspects historiques, pédagogiques et dramatiques, »Thermæ Romæ » séduit par l’originalité du sujet et cette capacité à  trouver, non sans humour, des passerelles entre les deux époques. Un procédé peut-être un peu répétitif et systématique à  la longue et qui, espérons-le, débouchera sur quelque chose de plus concert pour la suite récit. En attendant, on profitera du trait réaliste de l’auteur pour découvrir le monde pas banal des thermes romains.

Benoit RICHARD

Thermæ Romæ (volume 1 et 2)
Editeur : Casterman/Coll. Saka
186 pages – 750€¬
Parution : mars 2012