Dionysos – Bird’ n’ roll!

J.’avais 18 ans par là  quand est paru le premier opus de Dionysos. Je me souviens alors comment la bande avec son énergie presque grunge détonnait dans un paysage français où émergeait alors Miossec, Dominique A, Fersen et les autres qui ne s’appelaient pas encore nouvelle chanson française.

J.’en ai le double,  ou presque alors que paraît Bird †˜n’ roll, ! nouvel opus de la bande. Entre temps Mathias Malzieu s’est affirmé  » foufou qui saute partout,  » dans des concerts bruitistes et débridés, il s’est transformé et affirmé en auteur, burtonien , et a épousé la destinée musicale de la femme,  chocolat.

De son côté Elisabet Maistre aka Babet a peaufiné sa pente intimiste en solo au gré de deux albums qui ne déméritent jamais, et reçoivent ma plus totale adhésion.

Et voilà  t.’y pas que Bird’ n Roll semble comme un instantané de mes premiers pas d’adulte. Le nouvel opus nous envoie pile dans les dents comme une suite nickel et sans âge du western sous la neige. Des pop songs où Mathias aux mains d’argent développe des histoires de ce que les Anglais appaleraient des freaks ou des weirdos, et que les Français nomment,  imaginarium romantique.

Rien de déméritant du tout dans ce nouvel album. Tom Cloudman le cascadeur en papier mâché est déjà  promis à  un bel avenir radiophonique, et l’ensemble doit rassurer Barclay qui les soutient depuis un bail. Dionysos conserve son potentiel aguichant pour une jeunesse en mal d’icône rock adolescentes (parce que bon avec le temps quand même Indochine sent le rance).,  A peine le fan distingue-t-il des thématiques plus adultes où la sexualité et les embarras du quotidien affleurent. Et Malzieu de démontrer qu’il continue à  être capable à  entraîner dans son univers au gré des mots simples jetés sur le lit rock. A peine je constate que le blues, le rockab, et le ukulélé exotique tiens, tiennent pafois le haut du pavé sans plus s’amuser à  jouer les contestataires punk dans le château pop rock.

Oui mais »  avec moi il y a toujours un mais. Pour la première fois en 18 années d’amours jamais contrariées j’ai senti poindre un début de lassitude. Comme un vieux couple où je pourrais prédire déjà  la mimique vocale ici, la montée tapageuse là  bas, la vocalise plus loin, le jeu de mot appuyé de ci delà .  » oui chouchous, allez c’est ça posez vos guitares, vous avez déjà  trop bu »  excusez les hein, « 

La jeune génération s’est approprié les codes des américains et Stuck in the sound ou Deportivo par exemple revendiquent la noisy pop que s’arrogeait Dionysos. Quant au rockab.’ et à  l’americana, un petit groupe auvergnat avec ses chevaux sous le capot roule en Mustang sur une route qu’ils balisent entre burlesque et vrai hommage.

Bird’n’ roll est le premier album de la bande qui ne joue plus que sur ma fan attitude complètement irrationnelle, et où je trouve dans l’habitude et la nostalgie plus de réelle raison de m’enthousiasmer que dans le disque lui-même. Seul le retour de jack l’inventeur et son spoken word romanesque m’étonne positivement et réellement, seuls les platinis ces petits oiseaux étranges qui volètent autour des filets me donnent quelques raisons de croire en l’avenir.

C.’est maigre oui. Mais c’est encore suffisant, pour moi et pour cette fois. Et si toi lecteur, tu ne connais ni d’Eve ni dedans Dionysos, cet album n’est pas la pire porte d’entrée où t.’en aller crier  » je n’ai pas le temps de dire au revoir je suis en retard en retard,  » dans la découverte du groupe.

Denis Verloes

Tracklist

Date de sortie:26 mars 2012
Label: Barclay / Universal

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