en 2010, après 6 albums dont au moins 4 indispensables à toute bonne discothèque brit punk rock, le trio (quatuor de scène) Supergrass jetait le gant.
Gaz Coombes, rejeton à rouflaquettes de la première vague britpop, revient en ce mois de mai 2012 avec un album solo qui fait la part belle aux horizons plus larges que les Small Faces ou les Undertones à qui on a souvent comparé Supergrass. Des univers où se croisent Can, les Monkeys, T Rex et un soupçon de new wave passés au shaker dans le home studio anglais du bonhomme.
Coombes retrouve ensuite Sam Williams, metteur en son de I should coco, inaugural de Supergrass, pour peaufiner un son et une ambiance.
Les acolytes sortent un album resserré, comme une face des cassettes magnétiques de 45 min qu’on aimait à l époque, fait de rock, d’impression et d’univers personnel où pointe l’apétance filmographique (à mois que ce soit un printemps à consonance festival de Cannes qui me fasse suivre cette pente) de Coombes. Voilà pour le factuel.
Voyons maintenant le ressenti… Et c’est là que ça se corse. Parce que je reste interdit devant la pose d’ un avis tranché, ce qui est rarement signe d un album qui s’inscrit dans ma durée d’ auditeur du 21e siècle confronté à une pléthore de sorties intéressantes.
Il y a d’abord ce son, ciselé, clinique sans bavure qu’on croirait pensé par Butch Vig pour un disque de Garbage. Et puis il y a ces arrangements tous plus fins les uns que les autres, tous travaillés de la cave au grenier, comme des petits univers proprets mais peinant à faire ressortir l’émotion personnelle de l’auteur voire même, c’est plus grave, une sensibilité generationnelle ou générale qui sied à la pop musique. Une qualité dont ne s’est jamais passé Supergrass par exemple et qui fait défaut sur here comes the bombs
Je charge la mule, je sais, parce que l’album est globalement bon néanmoins. Pourtant à titre tout à fait personnel il n’y a deux titres que je me passerais volontiers en boucle (wore, Subdivider, allez j’ajoute simulator), qui ne sont d’ailleurs pas ceux qu’ EMI a choisi comme porte drapeau de l’album, leur préférant un hot fruit plus lisse mais sans doute plus conforme aux attentes présumées des fans de Supergrass. Le premier album de Coombes manque globalement de mélodies, de titre percussif, dans sa quête d’une musique filmique.
Et moi de rester là un peu sur ma faim, content de retrouver un des protagonistes de ma jeunesse musicale, heureux de le voir inspiré et piochant largement dans le silo d’un rock énergique qui a fait sa carte de visite; mais un peu déçu pourtant de constater qu à trop vouloir bien faire, d’animal velu manque parfois, -souvent de peu- le côté direct et immédiat qui font les grands titres pop rock
Denis Verloes
Tracklist
Date de sortie: 21 mai 2012
Label: EMI
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La critique de Diamond hoo haa
La vidéo de Simulator