Voici revenir les Américains de Violens, pour un second album appelé True qui affine le trait du groupe tout en enfonçant le clou de leur méthode musicale.
La première remarque quand on écoute le nouveau Violens, c’est la richesse du mixage et l’efficacité de la production qui agit comme le grand ordonateur des multiples éléments sonores qui font le lit des titres du groupe. C’est vraiment un travail méticuleux pour finaliser avec efficacité ce qui risquerait sinon d’être un fameux foutoir.
Puis il y a ce qui fait la patte de Violens depuis le premier album, et qu’ils partagent avec les petits copains de MGMT par exemple: la volonté et la capacité de faire cohabiter plusieurs styles au sein d’un même morceau, plusieurs influences au sein d’une même plage. Les arrangements appellent la musique psychédélique, la noise, le grunge, une certaine frange de la britpop, le label postcard, etc.
Et puisqu’on en est aux influences, impossible d’échapper à ce qui nous avait interloqué au premier essai. Les lascars ont du écouter énormément la discothèque de quelques grands frères, qui transparait comme un fil rouge au long de d’album: My Bloody Valentine, pour la gestion du bruit, Ride pour les quelques saillies en mode »assaut » Slowdive pour la mélancolie fondue en énergie noire, mais surtout Pale Saints sorte de mentor dont l’image thuriféraire semble regarder la jeunesse studieuse du haut des éthers et des nuages.
Pourtant, bien que l’album se nourrisse de références piochées à la fin des années 80 et au début des années 90, on ne ressent jamais aucune lassitude, ou impression de déjà entendu. L’orfèvrerie interne y veille. Marque d’un grand album qui digère plus qu’il ne régurgite.
Il n’y a cependant aucun titre immédiatement pop qui viendrait garantir le succès FM de Violens, c’est peut être une conséquence de la raillerie de composition qui noie avec dessein l’écriture initiale. Unfolding black wings et Every melting degree sont ce qui s’en rapproche le plus, le second étant à Violens ce que Song 2 est à blur par exemple, décharge d’ adrenaline au milieu d’un discours de la méthode du groupe.
C’est donc aussi au casque que True révèle l essentiel de sa beauté et de son efficacité, et qu’il l’impose au fur et à mesure des écoutes, comme une belle amante dont on découvrirait le corps en même temps que les facettes de la personnalité. Jusqu’à se rendre compte que l’ingénue qu’on imaginait farouche et réservée est en fait perverse gothique, adepte du triolisme. Ah tiens comme par hasard comme c’est bizarre, exactement comme sur la pochette de l’album dites donc….
Denis Verloes
Tracklist
Label: Slumberland records / discograph
Date de sortie: 15 mai 2012
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