C’est donc une affaire qui roule ! Dix ans de Raveonettes et un nouvel album qui restitue le duo danois à son meilleur.
On avait découvert Sharin Foo et Sune Rose Wagner en 20012 avec Whipe it On : un mélange réussi de rock’n roll noise aux contours pop, un peu comme la rencontre improbable entre Buddy Holly, les Ronettes et Jesus and Mary Chain. A l’époque, il n’était pas gagné que la formule devint pérenne et pourtant avec Observator, The Raveonettes sort son 7e album.
A entendre la paire danoise, faisant suite à leurs années new yorkaises, ce nouvel opus est marqué par l’ambiance West Coast , : Observator est donc leur »album Los Angeles ». Cette grille de lecture n’est pas immédiatement applicable et l’influence géographique n’aboutit pas à un disque fun et ensoleillé : disons qu’il n’y a pas de Surfin ‘Usa au programme. Au delà de l’emploi nouveau d’un piano (Observations) et de l’écoute répétée des Doors pendant la genèse du disque et incitant le duo à s’émanciper parfois du format couplet-refrain-couplet, Observator rappelle le cheminement effectué par Neil Halstead et Rachel Goswell faisant évoluer le shoegaze brumeux de Slowdive pour aborder les rivages de la pop-folk californienne avec Mojave 3, avec le regard nostalgique qui va avec. Avec ses guitares réverbérées et ses voix douces et cotonneuses, The Raveonettes se situe dans cette même lignée. Moins noise, Observator se love dans un côté dream pop aigre-doux et favorise toujours les mélodies pop 60’s (avec les arpèges de guitare qui vont, avec notamment sur The Enemy ou sur She owns, the street). Il y a beaucoup de fraicheur et de candeur même sur les plus rapides Down Town (et son côté Ride) et Sinking in the Sun et ses atours Lush-ien.
Car plus que jamais, The Raveonettes opte pour une production homogène, presque datée (années 90) qui leur va bien et nous fait traverser l’album dans un véhicule ouaté. Ce petit point les différencie un peu de Beach House car pour le reste, les deux duos peuvent être mis désormais sur le même plan, mélodiquement et qualitativement. Au même niveau ou presque.
Denis Zorgniotti
Date de sortie : 11 Septembre 2012
Label / Distributeur : Vice Records / La Baleine
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Vidéo de She owns in the street