Personne ou presque ne vous parlera de Phillip Boa :, pas une jeune pousse, pas un anglo-américain, pas le genre à rechercher la hype. Sauf que Loyalty est un sacré bon album.
Phillip Boa approche de la cinquantaine, il est Allemand et a sorti son premier album accompagné de son groupe, The Voodooclub… en 1985. Loyalty est donc son dix-septième album et il sonne comme au premier jour. Démodé, l’Allemand à la mèche rebelle ? Pas vraiment…Dans un moment où les jeunes groupes se penchent allègrement sur les années new wave/post-punk, Phillip Boa & The Voodoo Club apparaît comme une figure légitime, comme un groupe maîtrisant parfaitement les codes du genre. L’Allemand n’est finalement pas si éloigné d’Arcade Fire,, , des Vaccines ou de Jeremy Jay.
Influencé par Bowie et Roxy Music, contemporain de Cure (Til the Day we are Both Forgotten), le groupe trouve le bon équilibre entre des guitares accrocheuses et des claviers – piano compris – qui soutiennent les mélodies ; entre un spleen en filigrane et une envie de mélodie énergisante. Un peu comme semble le suggérer le titre Sunny when it rains, morceau le plus moderne de l’album avec sa rythmique électro dubbisante et emblématique de la dualité du groupe. Cela donne une série de titres brillants, »pop » dans ce que l’acception a de plus noble mais avec la pointe de piment en plus qui fait la différence. Black Symphony,, , Loyalty ou le plus, abrasif Dream on Planet Cherry ont de quoi vous faire passer un bon moment tout en proposant une musique de qualité supérieure. Avec leur petit côté Killing Joke, Under a Bombay moon soon et Lobster in the Fog proposent un son plus dense pour un résultat plus épineux et troublant. Et là aussi, c’est parfaitement réussi.
Avec ce disque, Phillip Boa & The Voodooclub reste loyal à ses amours de jeunesse et arrive à faire la nique à une multitude de jeunes blancs-becs qui imitent et se la racontent. On commence à jubiler.
Denis Zorgniotti
Date de sortie : 10 Septembre 2012
Label / Distributeur : Cargo Record / Differ-ant
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