Au Yémen, la femme n’a pas vraiment la vie facile. A 27 ans, Intisar doit redoubler de prudence et user de mille ruses pour pouvoir circuler dans sa vieille voiture et défier les hommes au volant, sans que son père ou que son frère sache qu’elle conduit.
Durant prés de 200 pages, on va suivre le quotidien pas rose de cette femme qui veut se sentir aussi libre qu’un homme et qui, derrière son Niqab, prend touts les risques pour espérer gagner un peu de liberté. Mais elle doit rester sans cesse sur ses gardes car les jalousies et les ragots vont bon train et l’ennemi, guette prêt à réduire les espaces de liberté dans lesquels cette femme s’engouffre chaque jour, Car là -bas, fumer une cigarette lors d’une pause au travail est un luxe difficilement accessible pour la femme.
Plus vraie que nature, Intisar est pourtant un personnage imaginaire, mais construit sur la base de nombreux témoignages recueillis auprès d’une quarantaine de femmes que l’auteur Pietro Riera a eu l’occasion d’interviewer durant un long séjour à Sanaa au Yémen.
A travers ce beau roman graphique, qui rappelle par bien des aspects le »Persépolis » de Marjane Satrapi, Pietro Riera et Nacho Casanova proposent là un éclairage fort intéressant et jamais dénué d’humour, sur ce que peut être la vie pour une femme d’aujourd’hui dans ce pays totalitaire.
La Voiture d’Intisar
Scénario : Pietro Riera
Dessin : Nacho Casanova
Editions Delcourt/Coll. Encrages
Parution : 19 septembre 2012