Après avoir été Double U et Franklin, Franck Rabeyrolles se présente à nous sous sa véritable identité pour un huitième album. L’électronica pop made in France a enfin un nom.
Le Montpelliérain a longtemps voulu semer l’auditeur en changeant de pseudo et prenant à revers ceux qui avaient suivi ses premières péripéties musicales, en choisissant de faire un album essentiellement acoustique (sous le nom de Double U). L’électronique est pour lui un moyen rendu passionnant par son talent et un choix qui ne se fait par défaut, la preuve il peut s’en passer.
Chez le Français, le côté pop reste souvent essentiel et à la différence de son compatriote Fedaden, les vocaux trouvent une place de choix dans sa musique ; lui donnant même sa direction principale – émotive et introvertie, et son rythme – lent et souvent majestueux. Rabeyrolles travaille aussi ses choeurs et se surprend à siffloter (Cycling), la voix est chez lui un instrument à part entière. Dans #8, on croit déceler le même spleen aigre-doux de Depeche Mode période A Broken Frame, surtout dans les morceaux les plus pop du disque (Energy, Listening to Tago Mago). Mais celui-ci est remis au goût du jour même si le musicien affectionne pourtant les sonorités vintage.
La musique du Français sait intégrer une guitare quand il le faut (cold tropics) et les strates musicaux mêlent sonorité cosmique, distorsion électronique, nappes fluides et thèmes de synthés pop ludiques. Cet agencement subtil de textures , fait que tout ne coule pas de source ; Franck Rabeyrolles, semble faire le grand écart entre différents mondes et sa mixture fait ressortir un coeur vibrant et fragile. Eggs no Eggs évoque ainsi un titre électroclash intimiste aux harmonies désormais lumineuses. C’est vrai que le Français a l’art de trouver des thèmes mélodiques qui donnent envie d’avancer avec lui sur ce même fil musical. De quoi être à nouveau charmé par Franck Rabeyrolles.
Denis Zorgniotti
Date de sortie : , 31 novembre 2012
Label : Wool Recordings
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