Plus on avance dans ce récit dense et complexe, et plus on en apprend sur la personnalité de Polza Mancini, ce bibendum mutique, accusé de meurtre et interrogé par deux policiers auprès desquels il fait, par petits bouts, le récit de son errance, de se son passé et des rencontres qui ont émaillé son existence. Plus bavard que dans les deux premiers volumes, Polza semble se libérer un peu dans ce tome 3, parlant plus franchement de ce qui l’a conduit là où il est, et de son séjour en hôpital psychiatrique »mais également de l’importance de ses fameux blast et de leur origine.
Incontestablement lus riche en dialogues et en explications que les deux précédents, ce tome 3 lève un peu plus le voile sur le personnage et sur son passé en attendant un tome 4 final qui devrait nous donner toutes les clés du récit. En attendant on profite encore une fois du dessin en noir et blanc toujours aussi saisissant de Larcenet, de ces décors de misère et de tristesse qui replissent les pages de Blast depuis le début et qui n’en finissent pas de nous fasciner.
Même si l’on est désormais en terrain connu et que Polza fait aujourd’hui partie des personnages marquants de la BD de ces dernières années, on ne peut s’empêcher de rester ébahi face à cette plongée au plus profond du cerveau humain tourmenté, de la psychologie la plus complexe, celle des malades, des pervers, des schizophrènes »
Toujours aussi complexe et captivant donc, mais aussi avec ce pouvoir de mettre le lecteur mal à l’aise, Blast tome 3 pose toujours et encore question sur ce personnage et également sur son auteur qui poursuit là une oeuvre unique et dont on attend avec hâte le dénouement final.
Benoit RICHARD
Blast, tome 3 – La tête la première
Scnério & dessin : Manu Larcenet
Editeur : Dargaud
220 pages – 22.90€¬
Parution : octobre 2012