Désormais valeur sûre, The Delano Orchestra, sort la suite logique du précédent, Now You’re free my beloved Love, mais en plus indie rock. Richesse de, la palette préservée, bonheur assuré !
La carrière de The Delano Orchestra, ressemble à une montée en puissance. Petit groupe clermontois sur un petit label (que l’on a appris à connaitre et à respecter depuis) en 2008, le sextet n’a pas arrêté de franchir les échelons, devenant rapidement une découverte du Printemps de Bourges, un des favoris de la presse spécialisée et goûtant avec leur troisième album,, Now You’re free my beloved Love, le début d’une reconnaissance publique. Cela n’est que justice, le groupe ne cessant de faire évoluer sa musique entre folk et post-rock et proposant des arrangements recherchés allant au délà d’un simple guitare-basse-batterie : le mot »orchestra » n’est pas un vain mot et, The Delano Orchestra, a toujours eu à coeur d’amener violoncelle et trompette dans son univers musical.
Eitsoyam, est leur album le plus rock à ce jour. Encore un peu plus que le précédent qui marquait déjà une évolution. Le disque commence pourtant sur une musique et un chanteur sortant de sa léthargie, faut semblant d’un titre – et d’un album – qui va dès lors évoluer et prendre de l’ampleur et de la force. Désormais,, The Delano Orchestra, n’hésite pas par moments à « envoyer » de la guitare et de la saturation. Mais le groupe n’étant pas bourrin pour deux sous, il le fait avec beaucoup de clairvoyance et de discernement (Y compris sur, Xxx, sorte de court-circuit à la, Smashing Pumpkins. Il reprend à son compte les trouvailles des Pixies, trouvant dans un gimmick mélodique le plus sûr moyen de séduire l’auditeur. C’est valable sur, , le dense November, qui sombre dans une, spirale obsessionnelle (peut-être le meilleur titre de l’album avec son esprit Cure), , ou les plus placides, Always et, Summer. Ici et là , le groupe aura recours à ce qui fait sa spécificité, quelques coquetterie d’arrangement qui illuminent le propos : trompette, et, violoncelle donnent, une patine particulière à de purs moments d’indie rock opiniâtres et teigneux (Wake up). Quelques accords bredouillés au banjo et ça y est, le pop tendance Elliott Smith Girls s’emplit de toute une Histoire américana.
C’est vrai que, Delano Orchestra, s’inscrit dans une longue filiation de musique folk américaine, il en reste de sacrées traces (Aak, ou, dreams, et son piano bastringue) y compris dans ce chant si fragile et touchant. Mais plus encore,, les Clermontois, ont sû bénéficier de l’expérience de 30 ans de musique indépendante pour arriver à puiser dans la new wave, le slowcore, le shoegazing (un, Breathe, très, électrique), le post-rock , ce qui touchera à la fois le coeur, la tête et les tripes. Avec cette faculté de transcender tout cela dans une musique belle et parfaitement accessible. Quel talent !
Denis Zorgniotti
Date de sortie, : 22 Janvier 2013
Label / Distributeur, : Kütü Folk / Differ-ant
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