Si comme moi tu as découvert Beth alors qu’elle était vocaliste pour les Chemical Brothers, et si comme moi tu t’es intéressé a son premier album (paru a peu près à la même époque que les premiers Catpower) pour découvrir comment on arrivait à mélanger une vraie voix folk et des arrangements électroniques, alors….Ben alors rien juste tu es vieux aujourd’hui. Allez buvons à notre jeunesse perdue.
Celle qu’on a eu un peu vite classé en »papesse » de l’électro folk, genre qu’elle occupait à peu près seule, a continué pendant toutes ces années à sortir des albums que j’ai souvent eu plaisir à critiquer ici. Ils ont toujours eu en commun un charme presque angélique, périurbain, qu’on doit et devait au timbre médium de la Britannique.
Je dois reconnaître que je suis particulièrement client de cette voix, et que du coup je n’arrivais jamais à être totalement objectif sur les compositions guitare+électronique qui ont rythmé une carrière emprunte d’une fausse douceur.
Ce qui frappe dans ce nouvel album, directement….. C’est qu’il n’y a plus d’électronique ! Sugaring season est le disque d’une »péri quarantenaire » qui décide d’enfin laisser sa seule voix porter la responsabilité de tout un disque. Imaginez comme je suis tout aise.
Beth Orton s’autorise,, pour la première fois, un album complètement folk dans ce que le terme a de plus classique. Mais comme une folk qui se serait nourrie à la force et aux bars enfumés de la country musique, pour ce qui est de la voix de la belle, qui oscille toujours entre charme bucolique et puissance rock. Une folk moderne pour celle qu’on imagine volontiers écumer les clubs avec les 24 hours party people de notre jeunesse enfouie, plutôt que les feux de camps au fin fond des prairies d’Albion.
, Musicalement, pas d’électronique donc, ou vraiment à peine, bien planquée. La guitare de ses précédents essais prend les rennes du carrosse qu’est son chant. Les arrangements numériques de jadis se muent en clavier, piano, reverbe, pour donner un écrin au timbre magistral. Alors oui, l’évolution est subtile, il faut être quelque peu »BethOrtonologue » pour se rendre compte que cet album, totalement dans la continuité des précédents au niveau du style et des atmosphères, est cependant très différent dans son mode de fonctionnement. Il faut se replonger dans ses précédents disques pour se rendre compte que la voix est plus précise, encore moins douteuse, qu’elle se pense vraiment cette fois comme l’instrument soliste du disque. Pourtant c’est bien ce que je ressens à son écoute.
Sans révolutionner son univers, sugaring season est un album de maturité. Pas qu’il se mette soudain a devenir lisse, comme c’est souvent le cas des disques qui prennent le temps de se poser sur le chemin parcouru. Non. Maturité en ce que pour la première fois on sent qu’Orton a confiance en son public et surtout en sa voix, pour porter un peu plus loin, un peu mieux et avec un peu moins d’artifices, la richesse de ses compositions reposant essentiellement sur le chant., Je suis évidemment conquis. J’espère que vous aussi.
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