ROBI / DUNNDOTA / ALAIN GIBERT / POLLYANNA / FATHER MURPHY / CHANGE THE BEAT / THE HEALTHY BOY AND THE BADASS MOTHERFUCKERS / MADINE / MANO LE TOUGH / KURT BAKER / RON SEXSMITH / MERGRIM / WOODPIGEON / LUSINE
ROBI – L’Hiver et la Joie
Françoise Hardy, 2.0 ? Fille de Dani ? Cousine de Mohini Geisweiller ? Robi, (de son vrai nom, Chloé Robineau) débarque avec un premier album sous le haut patronage d’un, Dominique A, qui lui offrait sa première partie lors de sa précédente tournée et que l’on retrouve en duo sur le très beau titre, ma route., Dans un style synthé-pop glacé, la demoiselle délivre un premier album assez original, un joli exercice d’équilibre entre chanson française et électro-pop où il est question de la nuit, de la solitude et de romantisme noir. Avec une économie de moyens, Robi tisse un univers très dense, habité, rempli de sensibilité sans toutefois que l’on ait envie de s’y perdre totalement. Car si l’album dévoile quelques titres assez intenses, il en contient d’autres, plus anecdotiques. Mais à l’image de a reprise du titre Il se noie, du groupe, Trisomie 21, et des arrangements coldwave qui remplissent copieusement l’album, Robi montre que sa culture musicale n’a pas de limites et que pour un premier essai, la demoiselle s’en sort avec les honneurs (3.5) Benoît Richard
Les Disques de joie – Février 2013
Sont forts en marketing les Dunndota ! Une blonde sexy comme chanteuse, une esthétique , de cosmonaute savamment pensée et entretenue par teaser, clip et , vedettes invités. L’Image a de quoi séduire, le reste aussi. Le duo a pour lui une énergie à toute épreuve, franchement punk dans ses guitares, funk dans ses rythmiques. Dunndotta, donne un coup de fraîcheur à Police , et un coup de pep’s à Elastica. Il évoque le meilleur de Lush sur Our days, aux portes du shoegazing et de la mélancolie. Nos Parisiens font parfois le service minimum dans une volonté de non-prise de tête, sympathique mais un peu frustrante. C’est vrai que Dunndotta n’exploite pas à fond toutes ses qualités, comme un Shmendrikson dont le timbre proche de Bowie – il chante sur deux titres- aurait fait des étincelles avec la voix de chatte sauvage de Codigula. Ou à cette esthétique cosmique finalement peu exploitée si, ce n’est sur les quelques claviers en rotation géostationnaire sur le troublant, Zoo of Hope ou sur le dernier Dots, sorte de I heard through the grapevine en apesanteur dans une ambiance larvée et obsédante. (3.5) Denis Zorgniotti
Washi-Washa / Warner – Février 2013
ALAIN GIBERT – Les Marches de l’Opéra (EP)
Le charme qui émane de ce premier EP, réalisé par Vincent Liben de Mud Flow, est à l’image de son auteur, discret et finalement attachant. Alain Gibert n’est pas du genre tape-à -l’oeil ou bruyant mais il possède un sens de la composition, classique mais non moins talentueux qui le font souvent ressembler à Alex Beaupain (Tes yeux me disent qui pourrait sortir des Chansons d’amour). Une petite musique de pop française en mode mineur, arrangée avec goût évoquant la fraîcheur diaphane d’un Yves Simon (Comme au cinéma), les paysages sixties avec guitares électriques et jolie choeur féminin (Est-ce que tu m’aimes proche de My Concubine) ou s’animant avec l’arrivée de synthés (Les marches de l’Opéra)., Au début, on trouve ça un peu gentil mais en fait, ce n’est pas de la gentillesse mais une subtilité aux teintes pastel. Et à l’heure de Garçon et Fille, plus nerveux et plus new wave dans un irrésistible duel claviers/guitares offensif, Alain Gibert vous file l’estocade. Celle d’un artiste français appelé à , compter., (3.5) Denis Zorgniotti
Martingale – Believe digital – Février 2013
POLLYANNA – The Mainland
C.’est toujours avec plaisir que l’on retrouve la parisienne, Pollyanna, et sa musique charmeuse mêlant country, folk et pop pour un troisième album en forme de voyage où il est question d’embarquer pour le Nouveau Monde, la guitare sur le dos., Dans la droite lignée de son, Spring Ep, sorti en 2012 dont on retrouve ici quelques titres (le superbe, Real Life), Isabelle Casier, et ses musiciens signent là un album 12 titres remplis de nuances, faisant preuve d’une variété d’ambiances et d’émotions. Touchantes de simplicité, d’un classicisme élégant mais toujours arrangées autour de cordes de manière aussi discrète que subtile, les chansons de la demoiselle font mouche et devraient encore bien plaire aux amateurs du genre et à ceux qui suivent, Pollyanna, depuis le début. (3.5) Benoît Richard
Vicious Circle / Discograph – Février 2013
FATHER MURPHY – Two views + 8 heretical views
On est là dans une toute petite niche, deux LP (un album et un single) remixant le dernier album de Father Murphy, obscur mais méritant groupe italien. , Pas vraiment mainstream, plutôt avant-noise, ou post-indus, , mais la découverte de ces deux ovnis est hautement recommandée. Il fallait relever le défi de la musique originelle, sorte de folk indus à tendance mystique et dans ce travail de relecture parfois de déconstruction, les remixes arrivent à proposer quelque chose de différent ou à prolonger le vertige crée par Father Murphy. Citons Philippe Petit, virant le chant pour faire ressortir des cordes Reich-iennes sur un lit de parasites électroniques. Happy New Year évoque, Dead Can Dance, en plus indus, dans ce qui pourrait être une haletante chasse aux loups. Zulus et Yvette installent des climats oppressants entre Einstürzende Neubauten et Aphex Twin où tribalité et ambiance urbaine cohabitent. Plus classique, Thulebesen prend le masque d’une prêtresse new wave. Quant à EMA, ils pervertissent ce qui pourrait être une mélodie pop des années 60. (3.5) Denis Zorgniotti
Aagoo records – Février 2013
CHANGE THE BEAT – Celluloid Record Story 1980-1987
Le label Strut présente une rétrospective du label parisien, Celluloid, Records avec un double Cd de titres parus entre 1980-1987., Fondé par, Jean Karakos, dans les années 70, c’est dans les années 80, suite à sa rencontre avec, Bill Laswell, que la structure Celluloid prend véritablement forme, avec notamment les projets Massacre, dans un style avant rock ou encore Material (post punk). Au fil des années 80,, Jean Karakos, s’intéresse de plus près à la scène hip hop New-Yorkaise et sort le classique de Timezone, Wildstyle, avec en Afrika Bambaataa et le français B Side. En 1983, Laswell, et Karakos, sont en studio avec, Herbie Hancock, lorsqu’il travaille sur le fameux Rockit., A travers cette rétrospective, c’est tout un courant et tout un esprit musical (Hip-Hop, Afro beat, Post Punk, Electro ») qui se trouve rassemblé sur 2CD et 2LP, avec en bonus interviews et photos rares de Jean Karakos, Bill Laswell, Afrika Bambaataa, John Lydon, Rusty Egan, (Timezone) et plus encore. Du bon vieux son 80.’s, (le son Nova !!) plein de nostalgie mais aussi de redécouvertes musicales incroyables dont certaines n’ont pas pris une ride.
(4.0) Benoît Richard
Strut records / La Baleine – Janvier 2013
THE HEALTHY BOY AND THE BADASS MOTHERFUCKERS – Carne Face Camisole
The Healthy Boy le dit lui-même : il a trouvé chez The Badass Motherfuckers, ces Bad seeds à lui. On connaissait déjà le Nantais dont on ne louera jamais assez la profondeur de sa voix ; un grain et un charisme noir le rapprochant effectivement de Nick Cave. Après un disque avec Faustine Seilman et le projet Belone Quartet, The Healthy Boy trouve de nouveaux collaborateurs pour faire évoluer sa musique vers un blues poissard ou une folk crépusculaire rappelant 16 Horsepower. Le groupe semble vouloir hésiter entre jouer les cow-boys, les pieds dans la boue, ou les indiens, la tête dans les étoiles, et c’est finalement tant mieux. Au passage, le groupe sort de sa manche deux titres touchés par une grâce de funambule (Our Story ‘s grave, Triumph and Victories). La classe ! (4.0) Denis Zorgniotti
Kythibong records / La Baleine – Février 2013
Il émane de cette Française de Berlin une élégance certaine qui pourrait rappeler Lou Rhodes de Lamb. Claire Weidmann, de son vrai nom, déjà connue comme membre de Bocage, se révèle pleinement dans ce projet solo. La musique est lente et posée, ondulante au son de la basse de la jeune femme ; il n’empêche Madine capte l’attention avec sa sensibilité à fleur de peau (nj syndrome). Profitant de l’appui de la violoncelliste Maryse Guedon (Poney Club) et parfois du batteur Timothée Demoury donnant une cadence à cette petite musique intime (Cause you), Madine dresse patiemment un univers intrigant, d’une beauté évidente cachant en son sein une face plus sombre (and now, Run). Les paysages, Lamb-iens sont parcourus au ralenti et arrangés à la manière d’un artiste indie-pop, avec les apprêts électriques et électroniques utilisés à bon escient (Syngue Sabour, les infrabass de Run). Un trésor de mesure, un talent personnel à découvrir. (4.0) Denis Zorgniotti
Autoproduit – Février 2013, Bandcamp
MANO LE TOUGH – Changing Days
Dans le monde pléthorique et tentaculaire de la musique électronique, Mano Le Tough risque fort de se faire un nom. Signé sur Permanent Vacation, le label de John Talabot, cet Irlandais vivant à Berlin amène la House à son meilleur. Mâtiné de techno minimale et d’électronica subtil, Changing Days est moins enclin à faire danser (les basses ne sont pas outrageusement mises en avant) qu’à dessiner des lignes faussement répétitives et étonnamment émotives. Le Berlinois cherche à permanence à trouver des harmonies au milieu de ces programmations, avec un placement de piano en contrepoint, une voix vocodée ou pas. Les mélodies esquissées, derrière les boucles électroniques et la répétition rythmique, , donnent un sens à la musique, un relief, une sensibilité en creux qui transcendent le genre. La musique devient dès lors envoûtante et sensuelle (Primative people ou Nothing good gets away et son lit de marimbas). D’ailleurs, Cannibalize en ouverture évoque le fantôme de Shake the disease, en plus moderne certes mais aussi hanté que l’original de Depeche Mode. Mano Le Tough a ainsi cette double culture, pop et club, et le mariage des deux qu’il propose est une vraie claque pour les popeux et les clubbeurs. (4.5) Denis Zorgniotti
Permanent Vacation / La Baleine – Février 2013
La pochette donne le ton : Kurt Baker semble tout droit sorti de la fin des années 70. Leader du groupe pop/punk, l’Américain de Portland laisse parler en solo sa fibre la plus vintage. Avec sa voix haut perchée proche de Paul McCartney ou d’Elvis Costello et ses mélodies enjouées, Baker est une de ses figures qui peuplent le rock américain depuis 40 ans. Une pop vitaminée boostée par quelques guitares appuyées – Cheap Trick est cité en référence, voilà la recette étrennée ici par l’Américain. De quoi rendre joyeux les ados d’une série américaine. Frais, sympa mais bon, il ne faut pas en attendre plus : Rick Baker vous fait un agréable moment. Point. (3.0) Denis Zorgniotti
Collector Club records / Dirty Witch – Février 2013
RON SEXSMITH – Forever Endeavour
Ron Sexsmith, ferait-il partie des artistes qui se bonifient avec le temps ? Car depuis qu’il publie ses albums pop folk avec sa bouille à la fois rondouillarde et boudeuse en guise de pochette sur la plupart d’entre eux, on a fini par l’adopter, à apprécier un peu plus à chaque fois l’apparente banalité de ses chansons et par reconnaitre un talent qui n’a pourtant jamais éclaté au grand jour., Et si on est à peu près sûr que Forever Endeavour, ne changera rien à l’affaire, cela ne nous empêchera pas, de saluer les qualités évidentes des chansons, présentes sur cet album, toutes enrubannés de jolis arrangements de cordes et de cuivres, dans un style jamais très loin de celui de ses illustres ainés que peuvent être, Elvis Costello, ou, Paul Mc Cartney.Treizième et sans aucun doute un de ses meilleurs albums, Forever Endeavour, est une belle réussite à saluer comme il se doit. (4.0) Benoît Richard
Cooking Vinyl – Février 2013,
Il y a deux ans, Benzine disait tout le bien qu’il pensait de Invisible Landscape de Mergrim, artiste japonais de musique électronique cinématique et poétique aimant autant les programmations, les synthés que les instruments acoustiques. Histoire de prolonger la magie, le musicien/producteur sort aujourd’hui un double CD. Sur le premier, une serie de remixes concoctés par des artistes amis se réapproprie le travail de Mergrim pour en faire quelque chose de nouveau entre IDM, techno minimale, électronica, electro-jazz. Nous retrouvons là Lycoriscoris et Ametsub récemment encensés ici même. Mais les plus grands coups de coeur sont à chercher ailleurs : un remix de Geskia tout en finesse électronica ; une version accentuant le côté dream pop de l’original par Cokiyu ;, un remix de Miaou d’un Noir Noir, pourtant lumineux, entre ambiance jazzy, bossa et post-rock version Tortoise., Et puis, il y a N,°9 remixant Soft’n poetry, un titre qui a du souffle et de l’ampleur avec ses envolées de cordes et qui pourrait habiller 10 années de publicité. La grande classe ! Le CD2 reprend des performances live entre Mergrim et le percussionniste / batteur, Kazuya Matsumoto : la musique devient dès lors plus organique bénéficiant d’un regain d’acoustique et de pêche. Une vraie passerelle se forme entre électronica et jazz, entre musique de studio et sa restitution en concert : ça bouge sec et ça donne envie d’y être ! Deux disques, deux façons d’aborder la musique de Mergrim et qui nous font l’apprécier encore plus (4.5) Denis Zorgniotti
Moph record – Février 2013
Woodpigeon, fait partie de ces groupes qui ont eu la malchance d’arriver au mauvais moment, mais surtout de se situer dans un registre où excellaient avant eux des gens comme, Andrew Bird, Sufjan Stevens ou, Elliott Smith. Difficile donc de se faire un nom malgré les qualités que l’on peut démontrer d’album en album. Pas découragé pour autant, le groupe canadien continue de sortir des productions de belle tenue, parvenant au fil des années à faire évoluer sa musique, et en parvenant encore une fois encore à faire émerger de ce, ThumbTacks and Glue, quelques titres vraiment très beaux. Et comme souvent chez, Woodpigeon, c’est la variété du style, la qualité des chansons et des mélodies que l’on appréciera en premier lieu chez ce, groupe qui nous gratifie là encore d’un album extrêmement nuancé, jamais ennuyeux, et dont la qualité des arrangements constituent une fois de plus un motif de réjouissance., Et si le groupe n’a jamais réussi à se faire un nom à l’égal de celui de ses illustres ainés, gageons que cet album contribue tout de même à faire reconnaitre un peu plus le talent de ces canadiens mélancoliques.(3.5) Benoît Richard
Fierce Panda – Février 2013LUSINE – The Waiting Room
Ghostly International / La Baleine – Février 2013,