La Québécoise Salomé Leclerc ne manque pas de charme un brin juvénile. Elle est mignonne ( cette critique fera bondir les féministes) et sa voix est affirmée côté rock, quoi qu’un brin fragile, apanage de la jeunesse musicale. Pour l’avoir vue en prestation dans Acoustic, l’émission musicale de TV5monde, je sais qu’elle maîtrise la scène qu’elle a arpentée plus d’une fois au Canada, avant même que d’avoir un album dans la besace.
Salomé Leclerc chante en français et a participé aux ateliers d’écriture d’Astaffort, sous le haut patronage de Francis Cabrel, pour sortir ce premier album impeccable au niveau des textes. Repérée par Emily Loizeau, cette dernière a décidé de produire son premier essai. Sous les arbres. La collaboration n’est pas du tout étonnante, tant les deux artistes partagent un même univers, qu’elles abordent chacune avec une sensibilité propre.
J’ai mis du temps à trancher mon avis pour sous les arbres. Jusqu’à me rendre compte qu’une bonne partie de ce premier essai souffrait du même écueil de »mignoncité » repéré chez Lou Doillon quelques semaines auparavant. Une bonne partie, pas tout l’album. Quand Salomé Leclerc arpente son versant le lus rock de cette guitare qui est son instrument privilégié au long du CD, elle est diablement convaincante. Il y a de la PJ Harvey dans ce chant, dans cette voix au timbre étrange, il n’y a pas de saleté, mais il y a tout le reste: la fougue retenue, la tension… Partir ensemble, ne reviens pas, Tourne encore sont des mini tubes folk pop, folk rock portés par une batterie martiale, une guitare électrique et un trombone qu’on croyait ne plus entendre de la sorte depuis Eels.
Oui mais. Il y a toujours un mais. Pour ces trois indispensables, il y a aussi beaucoup de »jolis » titres portés souvent par le couple voix/guitare en mode mid tempo folk. Bien joués, très bien écrits, mais lisses comme une fesse de bébé sorti du bain. On manque de mélodies a retenir, de vécu à y ressentir. C’est sans doute dû a la jeunesse, mais la mignoncité évoquée plus haut est la seule chose qu’on finit par en retenir. Là où chez son mentor Loizeau par exemple, l’absence de gimmick mélodique est parfois le prétexte a se laisser porter par le piano et les arrangements, le dénuement musical dont Salomé Leclerc a fait son disque introductif est aussi la limite qui oblige a surperformer du côté des compositions.
Et moi de me dire avant de cogner dans sous les arbres, qu’il a quand même de super titres pour un album qui sinon n’aurait été qu’un disque joli parmi d’autres.
Denis Verloes.
Tracklist
Label: Tôt ou tard / Warner
Date: 12 septembre 2012
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