Dès le début, les Parisiens n’avaient pas envie d’être le groupe rock indé de plus. Dès, Someday if I Want to, ces fans de Chokebore et de, Girls in Hawai, avaient, ouvert leur musique à d’autres voies, comme en témoignait le bien nommé Postlowrock. C’était en 2002. Depuis Near the Edge of Something beautiful, en 2009 et la rencontre avec le producteur Alex Firla, cet état d’esprit n’a fait que, s’accentuer : Exsonvaldes semble désormais capable de tout et de surtout donner le meilleur de lui-même., Le groupe n’a pas continué, dans une veine post-rock ou slowcore (même s’il en reste quelques sonorités éparses de guitare) , mais aujourd’hui, et plus que jamais, il s’en donne à coeur joie pour explorer toutes les facettes possibles de sa musique.
La rencontre avec Alex Firla a sans doute été déterminante mais le groupe est lui-même arrivé à maturité., Sur Near the Edge of Something beautiful, le quatuor avait intégré une dose d’électronique dans, sa musique de guitares. Il continue et va même plus loin dans ce choix d’arrangements. C’est valabe sur le beau Searhorses, dont les programmations pointillistes donnent une, dynamique étonnante, à un morceau brillant de fluidité. Cela donne surtout des titres, dansants, fait nouveau chez Exsonvaldes. Mais force est de constater que Let Go, entêtant à souhait, et encore plus, Action, faisant la nique à Phoenix sur son propre terrain disco pop, ont de quoi laisser sans voix. La grande classe ! Les touches 80’s, qui faisaient déjà le bonheur de 84, sont assumées, ici dans des harmonies de musique californienne (Action justement), un esprit totalement new wave (Guns), ou des guitares curistes. C’est, aussi le cas sur L’Aérotrain, qui voit pour la première fois Simon Beaudoux chanter en français, dans une fraîcheur harmonique ressuscitant Autour de Lucie. Il y a aussi L’Inertie et On n’a rien vu venir, assurément deux bons morceaux très différents l’un de l’autre (le premier, au charme naturel ; , le second, enrobé de synthés »space opera »)
Mais que les fans de la première heure se rassurent : Exsonvaldes aime toujours les titres accrocheurs, ceux où l’on sent l’envie intacte pour le groupe de lâcher quelques décharges de guitares. C’est le cas sur Nineties, sorte de mariage réussi entre Just Like Heaven et Elliott Smith et le premier single de l’album, Days. Mais, là aussi, sur un chemin pourtant balisé et ultra efficace, le groupe s’octroie quelques libertés, avec une structure qui a la bougeotte et un pont où la rythmique prend un atour worldisant à la manière d’un Vampire Weekend. Des coquetteries d’un groupe sûr de son fait qui, ô merveille, n’affecte pas l’impact fédérateur du morceau. Car, il ne faut pas se leurrer, Lights ne comporte qu’une suite ininterrompue de tubes potentiels.
Denis Zorgniotti
Date de sortie : 20 mars 2013
Label : Interference / Le Périscope
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