Roman noir et road-movie en mode solitaire, Au Vent mauvais nous invite à suivre les traces d’un homme fraichement sorti de prison, bien décidé à oublier le passé mais pas le gros paquet de fric qui l’attend, bien, dans une usine oubliée en banlieue.
Abel Mérian vient de sortir de prison. Avec son vieux sac Tati et un peu d’espoir dedans, il décide d’aller directement là où il a planqué son magot juste avant de se faire arrêter. Malheureusement, le temps à fait son oeuvre et l’usine désaffectée dans laquelle se trouvait le fric est devenue un centre d’art contemporain. Adieu veau, vache cochon…
Mais voilà que sur une banquette du musée, notre homme découvre un téléphone portable oublié, celui d’une femme qui ne tarde de pas à appeler son numéro et de laisse son adresse en Italie pour qu’il renvoie l’objet à sa propriétaire. Sauf qu’Abel en décide autrement et veut rapporter le portable lui-même, en mains propres. Commence alors un raod-movie mélancolique raconté tout en voix-off.
Dans un style graphique sombre, assez sobre mais très accrocheur, les deux auteurs , Rascal et Thierry Murat proposent une histoire qui renvoie autant au cinéma qu’à la littérature, nous plongeant dans un univers très codifié, mais dans lequel on prend plaisir à suivre cet homme un peu désabusé, avançant au gré du vent, en faisant des rencontres fortuites. Sans bulles, et avec une économie de dialogues, Au Vent mauvais est une bande dessinée que se regarde avant de se lire, avec ses vastes et belles cases ouvertes sur le vaste monde.
Un joli exercice de style pour deux auteurs en osmose, et qui parviennent à trouver un bel équilibre en texte et dessin, dans une forme dépouillée mais pour un résultat plutôt concluant.
Benoit RICHARD
Au Vent mauvais
Scénario :
Dessin :
Editeur : Futruropolis
12 pages – 18€¬
Parution : mars 2013