Versari est un groupe obstiné ! Six ans après Jour après Jour, le trio persiste dans ses amours sombres pour la cold wave et le post-punk. En Français dans le texte.
L’Ostinato du titre en vient pas du groupe lui-même mais de sa musique, obstiné et répétitive quand il s’agit d’une rythmique millimètrée, un riff de guitare tranchant comme un scalpel ou une basse obsédante. Le trio reste fidèle à lui-même, même s’il a changé de bassiste (Laureline Prod’homme, ex Candie Prune et membre de The Dude, remplaçant Jason Glasser) et de producteur, avec Adrian Utley de Portishead à la place de Ian Caple. Versari a toujours su bien s’entourer et trouver le meilleur pour asséner sa musique. La production et l’interprétation sont donc au poil, percutante à souhait et traduisent parfaitement le style cold wave/ post-punk voulu par le trio. Versari plonge ainsi les deux mains dans les années 80 tendance noire, devenant l’égal de Cure, Joy Division ou de Gang of Four, , , :, L’hymne, le bien-nommé, est le morceau-étendard d’un disque qui tenterait à prouver que le vertige d’une époque peut encore opérer aujourd’hui. Au passage, Versari nous rappelle que même le grand Bashung (ville-morte) ou Dominique A. (Nous étions a plus qu’un air de ressemblance avec Pour la Peau), avait puisé leur inspiration dans ces mêmes eaux troubles, dans cette même énergie tourmentée.
Car, (Jean-Charles) Versari écrit (bien) et chante exclusivement en français – avec beaucoup de charisme ténébreux et d’élégance d’ailleurs – là où, sur l’album précédent, quatre titres étaient en encore anglais., Ainsi, Le groupe a radicalisé encore plus sa démarche sur le choix de la langue, autant qu’il l’a fait sur sa musique, plus anglaise que jamais. Et dans ce caractère affirmé et original, Versari se sent comme un poisson dans l’eau, dans un album à la fois tranchant et lyrique.
Denis Zorgniotti
Date de sortie : 8 avril 2013
Label / Distributeur : T-Rec / Yotanka / Differ-ant
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