Madie assiste à l’enterrement de sa belle-mère, du moins aux obsèques de celle qui aurait du être sa belle-mère si son ancien amoureux, Frédéric, n’était pas parti un jour, pour s’engager dans l’armée, et pour mourir du paludisme à l’autre bout du monde sans jamais donner de nouvelle.
Mais voilà que Madie apprend avec étonnement que juste avant de mourir la mère de Frédéric a confié à Hocine, le meilleur du fils disparu que celui-ci n’est peut être pas vraiment mort.
Troublée par cette révélation, Madie a subitement la tète ailleurs et se prend à rêver. Elle se rend compte que l’occasion est trop belle pour celle qui n’a jamais désespérée de retrouver un jour son premier amour. Du coup, elle décide, malgré les sept années de vie commune et tranquille avec son petit ami, de partir à la recherche de Frédéric sans trop savoir ce qu’elle va trouver. Commence alors pour elle une longue quête et un voyage intérieur aux étapes multiples.
Madie est d’abord une bande dessinée d’ambiance. Une ambiance mélancolique dans laquelle évolue de jeunes adultes, entre petits tracas, train-train du quotidien, déprimes passagères et questions existentielles. C.’est parfois profond, parfois drôle, parfois un peu compliqué et un peu embrouillé aussi. Un peu comme dans les romans d’Anna Gavalda, c’est plein de personnages, de sensibilité (sans doute très féminine), de détours. Mais il manque sans doute un petit quelque chose pour que l’on accroche véritablement à cette histoire et pour que l’on soit ému comme on aurait souhaité l’être.
Malgré tout, »Madie » reste une bande dessinée assez subtilement écrite, brillamment dessinée par Paul Filippi et mis en couleur par Damien Raymond, dans un style qui évoquera sans doute à certains, les livres de Dupuy & Berberian, Jean-Philippe Peyraud ou même encore les aventures de »Lucie » de Catel & Grisseaux.
Benoit RICHARD
Madie
Dessin : Paul Filippi
Scénario : Mathias Mercier
Couleurs : Damien Raymond
Editeur : Casterman, coll. KSTR,
116 pages, 15€¬
Parution : avril 2013