White est bien un songwriter de son temps, utilisant avec autant de facilité des vieux synthés, des programmations lo-fi, des boucles, des drones qu’une guitare acoustique. Tout ça pour le bonheur de la pop.
L’Américain- Cory Thomas Hanson – , n’est pas le seul dans ce registre et pourrait rappeler le travail d’Alexander Tucker par exemple. Mais III, troisième album de ce Californien – et le plus accessible à ce jour, a de quoi ravir l’amateur de pop d’hier et d’aujourd’hui. Enregistré entre Paris et Los Angeles, sur une période de deux ans, l’univers de White est foisonnant de sonorités, d’ambiances, de sensations : une électronique lo-fi, des boucles, des bourdonnements, un enrobage psychédélique (Can’t fight the feeling), des bruits de la nature aussi…tout ceci pourrait partir dans tous les sens, si les compositions de l’Américain n’étaient tenues par une écriture pop ciselée et une voix haut perchée véhiculant une émotion à fleur de peau. Chaque titre aurait pu être seulement être arrangé avec un piano et une guitare. On pense dès lors à , John Lennon, référence évidente de White en matière de composition. Un peu différent du reste dans ses lignes de chant, avec une voix traînante redescendant de son promontoire, Friends, et Wet Jets ont des allures de Radiohead vintage.
Car la grande force de White est là : celle de faire une musique trempée dans la technologie et l’expérimentation, celles de Tangerine Dream ou de Brian Eno, mais gardant toujours sa part d’humanité et même de nature. Les compositions y sont pour beaucoup mais c’est surtout l’esprit général (ces sonorités cheap, cet art du collage artisanal) qui contribue à faire de White plus un doux poète qu’un laborantin, un intellectuel ou un geek. Une bien belle découverte.
Denis Zorgniotti
Date de sortie : 28 mai 2013
Label : Aagoo Records
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