Les albums « Coup de coeur » de la rédaction à  mi-parcours

On profite de l’accalmie estivale dans le flot des sorties d’albums pour faire le tour de la rédaction et demander quels sont les disques de chevet de chacun depuis le début de l’année 2013.

Denis VERLOES :

Team Ghost – Rituals (Cinq7/Wagram)

Tu prends tout ce que tu aimes dans le post rock, guitare en bandoulière, et tu distilles les ambiances si caractéristiques de l’électro noire du début des années 2000, M83 en tête don Nicolas Fromageau fut un jour un des membres fondateur. Ca te donne un des albums à  la fois les plus désespérés – comme Joy Division- et énervé du moment. Et en plus mes bonnes gens, ils sont français. Why to boude your plaisir?

Phoenix- Bankrupt (Warner)

Le groupe le plus classe indé du monde (ah bah si hein c’est pas moi qui le dit, c’est les Ricains) parvient à  surpasser Wolfgang Amadeus… enfin je trouve; en pourrissant le son »versaillais » propret et Dandy qui leur colle aux basques (la faute aux clichés). Ils mettent plein de guitares, ils salissent ils doublent les grattes… et Phoenix de sortir l’album qu’on était en droit d’attendre des Strokes qui eux se mettent à  faire du Phoenix d’avant. Moi j’aime bien Phoenix. Dis le label, tu m’envoies l’album dis…

Deerhunter – Monomania (4AD / Beggars)

Deerhunter convoque chez moi des souvenirs qui vont de Supergrass à  Pavement. Il y a la force de la mélodie, le grain de folie du DIY et les guitares rock pures et simples. Je me fous mais alors comme de mon dernier slip sale de toute l’aura qui tourne autour du caractériel Bradford Cox et de sa maladie génétique qui le déforme tout ça… Ca doit donner aux ados des raisons supplémentaires de se sentir proche de ces freaks, moi j’aime pas que la presse musicale s’empare des maladies pour en faire du proto marketing. Par contre je reconnais au génie de la bande d’arriver à  faire des chansons de malade avec trois bouts de ficelle. Et ça ca m’importe beaucoup.

Alex Beaupain – Après moi le déluge (AZ / Universal)

On a tous un artiste qu’on aime détester. Ou qu’on déteste aimer. Pour moi c’est Alex Beaupain. Sérieux il a une tête de parigot, une musique de dandy qui touche à  tous les instruments et l’aura indé du mec qui sait aussi faire des musiques de film qui font se pâmer les filles. Déjà  ça m’énerve. Et puis je me penche sur ce que je crois être ma specialité personnelle: l’écriture. Et je me rends compte que Beaupain écrit comme je n’arriverai jamais à  écrire. Avec simplicité mais une efficacité désarmante. J’enrage. Et en plus il a le bon goût de mélanger bon texte et bonne musique sur ce qui est sans doute l’album le mieux réalisé en France cette année.

Yasmine Hamdan – Ya Nass (Crammed Disc)

C’est l’été, et tu as beau encore être au bureau tu aimes bien le voyage par le son. C’est ton côté synesthétique. Et Yasmine Hamdan invite au voyage. Sa voix sensuelle accompagne idéalement les rêveries de fin d’après midi.

Hifiklub – From coast to coast (Parallel Factory / Abeille)

Toulon, sa mairie de droite, son chantier naval et ses navires de guerre. Et quelque part au milieu: Hifiklub. Le groupe le plus rock de toute la Provence Alpes Côte d’Azur. Oui je n’ai pas peur des mots.Ou la rencontre imrobable d’un chanteur dandy cultureux, d’un guitariste à  cheveux longs révérant le métal de Queens of the stone age, et d’un batteur qui a piqué la dégaine de Swell. Pour une musique à  l’exact point de rencontre entre ces trois influences, qui explose en live. Et sur laquelle l’infatigable Lee Ranaldo de Sonic Youth a apporté son blanc seing, excusez du peu. From coast to coast est paru en vinyl et est un bel objet. Hifiklub est un rassemblement de belles individualités. Ca se ressent autour d’un pastis passionnant dans les alentours de l’opéra de Toulon. Ca se perçoit sur disque où milles idées fusent, toujours maîtrisées par une démocratie de groupe qui rend arty tout l’ensemble. La belle découverte de cette fin de printemps.

Aline – Regarde le ciel (Idol / Pias)

Si on m’avait dit un jour que j’écouterais un revival mélangeant la simplicité des paroles des années 80, la classe d’un Christophe et le son des Cure, je ne l’aurais pas cru. Le soufflé de »je bois et puis je danse »  single tiré de ce premier album est vite retombé et c’est bien dommage parce que l’album regorge de petites trouvailles pop qui méritent au moins autant d’attention que le titre qui les a fait émerger à  la radio.

Denis ZORGNIOTTI :

Mano, Le Tough, – Changing Days (Permanent Vacation / La Baleine)

Mon disque électronique préféré de l’année. L’Irlandais de Berlin pratique la musique comme je l’aime. Minimale et répétitive en apparence mais si subtilement agencée, avec une recherche d’harmonie permanente, des mélodies joliment esquissées, qu’une richesse en creux se révèle après chaque écoute. Même l’amateur de pop (et de Depeche, Mode), peut tomber sous le charme, c’est dire !,  Deezer

W.h.i.t.e – III (Aagoo records)

J’aime beaucoup ce genre d’ambiances que je qualifie d’hybride car utilisant aussi bien des drônes, des synthés analogiques, qu’une guitare acoustique et une voix. Une musique bricolée, solitaire et foisonnante, le tout sur des compositions à  la Lennon. Top. Deezer

Land Lines, – self Titled (Cash Flow Production)

L’indie rock US version fille, on connaît (de Sleater Kinney à  Throwing Muses). Avec Land Lines, les guitares sont remplacées par deux violoncelles et cela change dès lors le ressenti. Deux voix de sirènes sur des cordes qui guerroient, cela devient un vrai trip charmeur mais dangereux. Bandcamp

V.O – On rapids (humpty Dumpty record)

Le Belge Boris Gronemberg a un talent fou quand il s’agit d’arranger sa pop si finement orchestrée. On rapids est un trésor de, subtilité où rien n’est écrasant ou ostentatoire. V.O. révèle à  chaque seconde richesse musicale et une ultra sensibilité intimiste (proche de Bed ou de The Sea and The Cake). Equilibre parfait entre classique et moderne, entre écriture pop et recherche formelle (influence jazz, post-rock) dans un album mixé par John Mc Entire. Du grand art. Bandcamp

Minors – This is not happening (EP) (Travelling Music / Differ-ant)

Avec eux, je n’en finis pas de faire des jeux de mots foireux avec leur nom (« sa majesté Minors » ; »majeur et pas mineur ») mais c’est vrai que ce groupe français n’en finit pas de me réjouir avec son folk orchestral, bucolique et débridé. Entre Beirut, Arcade Fire et A silver Mt Zion, Minors est un vrai must. Bandcamp

The National, – Trouble will Find Me (4AD/ Beggars Banquet)

La voix de, Matt Berninger, les ambiances clair-obscurs, et ce petit plus qui fera toujours la différence…On est dans du classique, dans du solide, dans du National,, une valeur sûre qui, accompagne ma vie depuis plus de dix ans.Et si ce dernier opus ne change pas fondamentalement la donne, il permet aux Américains de poursuivre leur carrière dans le haut du panier. Je marche encore… Deezer

Tunng – Turbines (Full Time Hobby / Pias)

Avec Tunng, on peut prendre la musique par la face nord et essayer de décortiquer l’assemblage précis de programmations et claviers électroniques, d’instruments folk et duos de voix célestes. Ou plus simplement, prendre la musique par la face sud, côté soleil, et juste se laisser emporter par la beauté et la douceur des mélodies. Quelque soit le chemin, encore un grand disque.,  Deezer

Franck ROUSSELOT :

petit fantôme – Stave (mixtape gratuite), , , , 

Coup de coeur au long cours pour le Stave du français petit fantôme. Mixtape en téléchargement gratuit, ce vrai faux premier album de Pierre Loustaunau et journal de bord à  la dinguerie mélancolique attachante est sans nul doute le meilleur album pop de ce début 2013. petit fantôme

Youth Lagoon – Wondrous Bughouse (Fat Possum Records)

Le deuxième livre d’images de l’énergumène Trevor Powers est un étrange recueil bariolé, aux naîves, inquiétantes et délicieuses ramifications noisy-psychédéliques. Grand disque fêlé. deezer

Bibio – Silver Wilkinson (Warp Records)

Le sixième album du délicat coloriste-paysagiste Bibio est un régal de luminosité folk et électro et se fait autant l’ambassadeur des plaisirs estivaux que des rêveries méditatives de l’automne. Délicate dentelle. deezer

Magic Arm – Images Rolling (Peacefrog Recordings)

La bonne surprise de l’année c’est lui, Marc Rigelsford, discret héritier de la pop british tendance Old England. Un artisan inspiré ayant composé un radieux bouquet de pop de chambre printanière aux atours classiques et au charme entêtant. deezer

Unknown Mortal Orchestra – II (Jagjaguwar/PIAS)

Réjouissant vaisseau spatio-temporel gazant de mille références seventies, cet addictif deuxième album d’Unknown Mortal Orchestra confirme le talent du néo-zélandais Ruban Nielson. Son amour du groove néo-psychédélique et d’un fuzz lysergique est un périple rayonnant qu’on est ravi d’emprunter. deezer

Holden – Sidération (Watusa)

Holden, trésor le mieux caché de la pop française, continue dans une relative indifférence son parcours. Grâce au soutien des internautes, le duo Armelle Pioline-Mocke vient d’ailleurs de publier son album le plus accompli. Sinueux voyage flirtant avec l’esprit free des années 70, Sidération devrait au fil du temps s’imposer comme le classique d’un groupe définitivement séduisant. deezer

Lloyd Cole & Hans-Joachim Roedelius – Selected Studies Vol. 1 (Bureau B)

Mariage de la carpe folk pop Llyod Cole et du lapin électro Hans-Jaoachim Roedelius, cet album inattendu célèbre la poésie des synthés alanguis et la sérénité de l’ambient music. Un havre de paix à  la beauté épanouie. deezer

These New Puritans – Field of Reeds (Infectious Music)

Avant-gardistes ambitieux parfois agaçants, les frères Barnett ne délaissent pas l’expérimentation mais gagnent en humanité avec cet album néo-classique. S.’aventurant vers les terres de figures tutélaires comme John Cage, Robert Wyatt ou Mark Hollis, tenté par l’épure et le silence, Field Of Reeds est un voyage aussi exigeant que fascinant. deezer

Albin de la Simone – Un homme (Tôt Ou Tard )

Évidence des mélodies, clarté de la production, sensibilité de l’inspiration, Un Homme consacre enfin le charme chiffonné de Albin de la Simone, frère d’âme de JP Nataf ou Florent Marchet. Un nouvel album doux-amer au parfum Erik Satien, où le multi-instrumentiste dévoile ses failles pour nous le rendre définitivement attachant. dezeer

Jon Hopkins – Immunity (Domino Recording)

Mr Hopkins n’est pas que l’homme qui a permis à  King Creosote de publier son plus beau disque (la merveille Diamond Mine). Ce nouvel album tombe à  point nommé pour rappeler le talent d’un homme à  la discrète carrière entre électro et ambient, le tout sur un mode impressionniste. Divisé en deux parties (techno brillante puis électronica méditative), Immunity est un réservoir de beauté rayonnante. deezer

Daughter – If You Leave (4AD), , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , 

Le jeune trio anglais Daughter réhabilite les vertus de la simplicité, de l’intimisme et du spleen libérateur avec ce premier album au croisement de Cure et de Cat Power. Un écrin sonore classique mais idéal pour la voix diaphane et habitée de l’intense Elena Tonra, révélation féminine de l’année. deezer

Benoit RICHARD :

Kölsch – 1977 (kompakt)

techno/house racée et fluide, minimaliste mais pas trop, dont les titres plus courts avoisinent les 5 minutes. De la techno qui régale du début à  la fin, pour un album sans temps mort ni coup de mou »chose rare pour ce type de production. deezer

Chassol –  Indiamore(Tricatel)

Il y a dans ce disque une musicalité de chaque instant, un plaisir de jouer très communicatif, un art du collage, de la répétition (un peu à  l’image de certains travaux de Steve Reich) et de la recomposition follement passionnant ! deezer

Matt Costa –  Matt Costa(Brushfire Records)

La grosse claque du début d’année 201 ! Matt Costa se présente en héritier de Lee Hazlewood, Bert Jansch, Todd Rundgren, Townes Van Zandt, Donovan ou encore George Harrison, et déploie des trésors de mélodies, des refrains d’une rare authenticité ainsi que des arrangements souvent assez somptueux. deezer

The Flaming Lips –  The Terror(Bella union)

Le groupe de Wayne Coyne,  n’n aps dit son dernier mot,  ! Dans ce maelström sonore rempli de guitares distordues, de vieux synthés analogiques maltraités, de boucles hypothétiques, de bruits inquiétants, de voix trafiquées, le groupe a fini par extraire des compositions assez étonnantes. A découvrir d’urgences pour des oreilles curieuses. deezer

The Doppelgangaz – Hark(autoproduit)

un hip hop lourd et poisseux digne des meilleures productions trip hop Ninja Tune de la fin,  années 90. C.’est propre, c’est groovy, c’est varié et ça pourrait bien être la meilleure production hip hop de l’année 2013. bandcamp + deezer

Cayucas – Bigfoot (Secretly Canadian)

« Bigfoot » fait partie de ces petites gourmandises que l’on aimera d’emblée, celles que l’on a envie d’écouter soir et matin sans distinction. Le genre d’album sans prétention mais auquel il faudra accorder tout le crédit qu’il mérite. Vous voilà  prévenu. deezer

Hanni El Khatib – Head In The Dirt (Because Music)

Produit de main de maître par Dan Auerbach des Black Keys, »Head In The Dirt » c’est comme un bol d’Ovomaltine : un concentré d’énergie pour bien démarrer la journée »mais c’est aussi et surtout des compos blues-rock bien graisseuses façon B.O pour la série »Sons Of Anarchy ». deezer

Steve Mason – Monkey Minds in the Devil’s Time (Domino Records)

Dans ce second album, le garçon réussit la prouesse de faire cohabiter rock psychédélique pop, soul, hip pop, funk, dub et folk dans un ensemble toujours cohérent et dont le plaisir à  l’écoute grandit au fil du temps. Une des oeuvres les plus surprenantes et les plus épatantes de l’année en cours. Deezer

Miss Kittin – Calling From The Stars(Nobodys Bizzness)

Plus pop que jamais, la musique synthétique de Miss Kittin se veut encore une fois sinueuse et sensuelle, froide et chaleureuse et ravit de bout en bout malgré les 23 titres en présence. De la musique pour dance-floor qui a la classe et qui, sans bruit, continue de surclasser les derniers rejetons de l’électro pop frenchie trop bruyants. deezer

Jacco Gardner – Cabinet Of Curiosities (Trouble In mind records)

Avec sa pop folk 60.’s psychédélique, le garçon montre, non seulement, qu’il sait recycler les bonnes vieilles recettes, mais qu’en plus, il se révèle être un compositeur et un arrangeur plus que prometteur. Un album qui fait mouche immédiatement !,  deezer

Jean-François Lahorgue :

Jagwar Ma – Howlin
à‡a me rappelle le son anglais des 90’s type Happy Mondays, c’est assez brillant

Jake bugg – s/t
Petit con de 19 ans, sorte de Liam Gallagher qui se prend pour Johnny Cash. Morceaux évidents mais impeccables.

Thee oh Sees – floating coffees
garage rock mega efficace.

Laura Mvula – Sing to the moon
Magnifique et tortueux, la Nina Simone du son XXIeme siècle

Parquet Courts – Light up gold

 

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