SLEEPMAKESWAVES / OWEN / SYCAMORE AGE / OH ! TIGER MOUNTAIN / GOLDEN SUITS / MAàœSE / ORLY CHAP / PERRY ROSE /, [KATAPLISMIK] / THE REBELS OF TIJUANA/ THE NEW MEDICANTS / LA POSTALE / MAZZY STAR / THE LONESOME SOUTHERN COMFORT COMPANY
Sleepmakeswaves -« …and so we destroyed everything »
Les choses commencent à bien se goupiller pour Sleepmakeswaves. Dans leur pays – l’Australie – le quatuor a été nominé à l’équivalent local des Grammy. Etonnant, quand on sait que le groupe pratique un rock instrumental, parfois symphonique (A gaze blank…) sur des morceaux de 8 à 12′. A lecture de ce début de chronique, on peut craindre le pire, imaginant une musique pour le moins boursoufflée. Et pourtant, en dépit d’une puissance de feu, de quelques accents métal ça et là (dans une guitare ou un double jeu de grosse caisse sur la batterie), les Australiens tiennent fièrement la barre, emportant les derniers perplexes dans des mélodies fortes mais bel et bien présentes. Se réclamant de 65daysofstatic (qui a d’ailleurs remixé un de leurs titres), d’Explosions in the Sky ou de Mogwai, Sleepmakeswaves cultive aussi des moments plus oniriques, où les programmations électroniques viennent peaufiner des climats évanescents de grands sensibles. Ils se rapprochent dès lors d’un Sigur Ros (we like you when you’re akward). Par la manière forte ou par une douceur insoupçonnée de prime abord, ces diables d’Australiens ont une vrai âme de conquérant.(3.5) Denis Zorgniotti
Monotreme – Septembre 2013
Owen – L’Ami du Peuple
A première vue, voici un disque très énigmatique. Par son titre, par sa couverture, bien difficile de deviner ce qui nous attend à l’intérieur. Mais pour ceux qui s’intéressent de prés l’indie-rock, le nom d’Owen n’est pas vraiment une découverte. Auteur de 7 albums avant ce dernier, cet Américain fait presque figure de vieux routard si l’on sait, qu’en plus, il a joué au sein de Joan Of Arc en compagnie d’ son frère. Avec sa guitare et sa voix éraillée et chevrotante et ses jolis arrangements de cordes, Mike Kinsella, (Owen) délivre des chansons folk très douces et sensibles, assez classiques, qui rappelleront celles d’autres grands songwriters droopiesques, qu’ils se nomment Elliott Smith, Mark Kozelek ou Mark Eitzel... Tous ces chanteurs mélancoliques au style nonchalant avec lesquels on aime tant voyager, très loin, tout là -bas, de l’autre côté de l’Atlantique. (3.5) Benoit Richard
Polyvinyl Records/La Baleine – juillet 2013
Sycamore Age – sycamore age
Rough trade/differ-ant – juin 2013
Oh ! Tiger Mountain – New Religion EP
Microphone Recordings – juin 2013
Golden Suits – Golden Suits
Yep Roc records – septembre 2013
Avec Das Judasevangelium, on a un peu l’impression de se retrouver, 25 ans en arrière, dans les clubs enfumés des »Ailes du désir« . Ce nouvel album marque le retour de ces déjà vétérans, autrichiens (leur premier album date de 1994) sur le devant de la scène, après une interruption de seize ans ! Pour l’occasion, le duo délaisse un peu l’électronique électro-clash pour les guitares tendance crades. Cela n’exclut pas les morceaux séminaux (adam und barbora) mais donne une couleur plus rock à leur musique. Dans une production ramassée que l’on qualifiera de »dans son jus » Maüse rappelle les décharges brutes d’un Joy Division, les tourments d’un Crime and City Solution et dans les moments plus flamboyants New Model Army, (Schreib in den sand, il pullover). Le fait qu’ils reprennent les oubliés Associates (Sandpapier) n’est dès lors pas une surprise, mais une preuve de bon goût (3.5) Denis Zorgniotti
Wildstyle records / Rough Trade – Juillet 2013
Orly Chap revient en autoproduit (contrainte ou consentante ?) et au début de Valley of Joy, , on se dit que la jeune femme profite d’une liberté retrouvée. L’emploi de la langue anglaise, sur une bonne partie du disque, en est peut-être une des preuves les plus éclatantes. Le sautillant, Like A Kangaroo, l’addictif Emerald Island et Mmmh, sorte de PJ Harvey dévergondée par Dionysos, sont ici les trois réussites à mettre à l’actif de ce troisième album., Repoussoir ou atout (selon les goûts de chacun), la voix d’Orly Chap donne un supplément d’expressivité à des ballades folks années 70 plutôt bien fichues (calm stream, Less of a loser). En revanche, ce grain cassé, doublé d’une interprétation chargée, rend gras et gouailleur le rock de la dame (toi ; voix). C’est vraiment là , une arme à double tranchant, celle qui donne sa personnalité à Orly Chap mais peut agacer. C’est un peu mon cas, avouons-le (et c’est très subjectif), mais nier les qualités de cet album serait vraiment malhonnête. (3.0) Denis Zorgniotti
Peaceful / Musicast – Septembre 2013
Ayant commencé sa carrière en 1991 et auteur de huit albums, Perry Rose n’est pas à proprement parlé un débutant, mais Wonderful marque son retour aux affaires après 10 ans d’absence., Il a beau être belge de nationalité,, le bonhomme, tient à rappeler ses origines irlandaises. Et c’est vrai qu’on sent bien ces racines dans cet album généreux et chaleureux aimant le banjo, le brass band et les percussions à l’aide d’ustensiles de cuisine et de cageots de pommes de terre. La musique peut avoir aussi des côtés rustiques. Pourtant, on aurait tort de mettre directement Perry Rose dans la case »rustre au grand coeur » ou même ne voir dans sa musique qu’un »folklore pittoresque ». Le songwriter sait parfaitement composer une pop song et se révèle plus proche d’un Mc Cartney ou d’une, classique mais solide, Billy Joel, (The River ou, New Dawns au piano, dans des tonalités plus nocturnes) que des Commitments. Et puis sur Dreams, Rose (aidé par son producteur-arrangeur Didier Dessers) trouve les harmonies parfaites entre les cordes, les cuivres et une mélodie qui coule de source dans une beauté insondable. Sympa sur le reste, majeur sur ce morceau.(3.0) Denis Zorgniotti
Team4Action / Coop Breizh – Octobre 2013
Attention aux apparences et à ce nom qui risquerait de faire passer ce duo rennais pour un bruyant groupe de métal. Grave erreur ! Pendant longtemps, [Kataplismik] a mêlé électrique et acoustique dans des sets à volonté hypnotique. Cela faisait beaucoup de »tique » sans doute trop et pour Apparence, le duo, a choisi de pratiquer , une musique instrumentale débranchée, emplie de douceur et de nostalgie. Deux guitares classiques, parfois, vivaldiennes, parfois espagnoles (proche d’un Gaspard Sanz), souvent post-rock (Invitation personnelle). Et pour donner de l’ampleur, l’ajout momentanée d’une trompette, un bugle, une flûte traversière (Regarde) ou sur Agréable désordre, des choeurs, seule incartade d’un album entièrement instrumental. Sans affect superflu, le résultat a de quoi toucher et émouvoir. [Kataplismik], , se place dans la même mouvance que d’autres sensibles de la guitare, Imagho, L’Ocelle Mare mais évoque aussi ça et là les premiers Yann Tiersen. Entre le diamant noir, Cauchemar, et la douceur aurorale de Perdue, on se laisse facilement embarquer par ces [Kataplismik], (4.0) Denis Zorgniotti
Autoproduit – Septembre 2013
The Rebels of Tijuana – Mambo EP
Il y a beaucoup de choses dans cet EP mais pas de Mambo. Remarquez, ces rebelles de Tijuana ne sont pas de Tijuana mais de …Genève. Pour l’exotisme, on repassera mais pas forcément pour la musique. Perchés sur leur piton rocheux, nos gaillards ont une allure de Doors, groupe pour lequel ils entretiennent une filiation certaine. Nos Rebels of Tijuana pourraient faire leur LA Woman , à eux, à coup de guitares blues et d’orgue hammond ou rappeler les Hushpuppies, autre adepte de sonorités 60’s, s’ils ne prenaient pas l’option – osée – de chanter en français. En dépit de la maîtrise musicale indéniable, d’un capital sympathie évident, on reste au début un peu circonspect face à une voix rappelant au mieux le Bashung du début, au pire Gérard Blanchard (Qu’est-ce va dire ma mère ?). C’est vrai qu’on finit par s’y habituer, à moins que le chanteur ne chante mieux par la suite ou que l’on groupe maîtrise vraiment, mais alors vraiment, bien son affaire (Mambo arrive à bien vous embarquer). Un petit titre en anglais pour se remettre (Are you ready for the Country…comme son nom l’indique, avec un ronron sudiste un peu ennuyeux). Mais le meilleur est à venir avec Lady Acide qui corse le trip de Houellebech (poésie, voix parlée et musique) par des guitares bien grasses. Le Michel chez The Stooges, il fallait oser et on en redemande. Finalement, le français…(3.0) Denis Zorgniotti
Le Pop Club – Septembre 2013
The New Mendicants – The Australia EP
Difficile de faire plus belle entrée en matière que ce »The Australia EP » pour découvrir le nouveau projet de Norman Blake, (Teenage Fanclub/BMX Bandits) et de Joe Pernice, (Scud Mountain Boys/Pernice Brothers). Avec chacun leur guitare, les deux musiciens nous livrent pour ce coup d’essai des chansons indie-folk de très haute tenue. Mélodies et refrains en avant, le duo aligne 6 chansons estivales, alternants titres enlevés et balades crépusculaires, faisant de chaque morceau ou presque un single potentiel et y compris cette reprise inattendue mais impeccable des australiens de INXS (« I Don’t Want to Control OF You« ), dans un style qui évoque assez celui des, Kings Of Convenience. Il va sans dire que l’album, prévu pour 2014, est très attendu.(4.5) Benoît Richard
One Little Indian – Juillet 2013
La Postale – Des Feux sous la Route
Autoproduction – Septembre 2013
Mazzy Star – Seasons of Your Day
Rhymes Of An Hour Records/La Baleine – septembre 2013
On peut faire de l’Alt-Country Folk entre Lugano et Zurich. A se demander si les Alpes Suisses ne ressembleraient pas un peu aux rocheuses. C’est vrai qu’on s’y croirait : du banjo, un violon alto , et un chanteur au grain garanti 100% malt. TLSCC a de quoi ravir les fans de Sixteen Horsepower voire de The Nationals quand le groupe densifie ses guitares électriques. Il y a là de bons titres (CT Scan, Wall Street’ s , Foreign legion)., Pourtant, derrière les chansons bien charpentées et un genre bien formaté qui en a vu d’autres, les Suisses amènent leur petite personnalité : sur When he’s down, après un intermède assagi, le groupe se transforme en mutant électro-rock particulièrement prenant et fascinant. Pour le non-prévenu, cela s’appelle s’en prendre un dans le plexus. Change The Bold, le précédent album du groupe, était un peu ennuyeux, celui-là déjà moins.(3.0) Denis Zorgniotti
On The Camper Records / Orkhestra – Septembre 2013,