British sea power – Machineries of joy

British-sea-power-machineries-of-joyOn ne contrôle pas ses ressentis. Cette lapalissade mériterait le fouet si je n’en étais l’auteur. Et parce que le fouet ça fait mal. Mais sérieusement, je ne vois pas de meilleure manière d’évoquer mon impression mitigée au moment de critiquer l’album des Britanniques.

Car remontons aux sources: le groupe des frangins Wilkinson de Brighton , de Martin Noble au claviers et de Matthew Wood (batterie); m’a toujours séduit depuis l’an 2000 par son côté héritier non revendiqué de l’esprit bruitiste du »shoegaze ». Parce que bon on n’appelle pas son groupe d’un nom qui évoque la houle, sans au minimum attaquer les remparts de la perception. Non?

Or ce nouvel album est plus calme, apaisé, lénifiant. Je dirais plus mûr, si tu ne lisais pas »chiant » entre les lignes. Machineries of joy alterne les envolées cette fois complètement maîtrisées, et ces explosions multi instrumentisées qui m’ont fait aduler BSP plus qu’il serait raisonnable de le faire. Le groupe les fait cohabiter avec des ballades plus down tempo ciselées dans leur moindres détails: au point qu’on en vient parfois a repenser avec nostalgie au Mercury Rev de la deuxième moitié des nineties.

Du coup, je suis plus exigent… Puisque,le groupe élargit la palette des émotions qu’il tente de convoquer en moi, il a intérêt a dépoter sa mère grave.

Or j’ai beau écouter et écouter encore cet album depuis sa sortie estivale, je ne trouve pas dans les terres d’apaisement que le groupe traverse, la même maestria mélodique que celle dont le groupe fait quand il débride les watts à  l’époque de Valhalla Dancehall en 2011. C’est d’ailleurs assez patent que seules les explosions d énergie de machineries of joy sont les seuls titres que j’ai vraiment envie de continuer à  y écouter.

Du coup, je me résous à  clore la critique en demi teinte du disque auquel je trouve assez peu de reproches formels, en accusant mes seuls ressentis. Sans doute, en bousculant mes habitudes et s’en allant arpenter quelques autres univers, le groupe deçoit mes attentes, là  où il séduira peut-être de nouveaux auditeurs. Et s’il m’avait pondu le successeur attendu de son précédent CD aurais-je reproché son manque d’ambition. Je ne suis pas à  un paradoxe près.

Denis Verloes

3

Tracklist

Date de sortie: avril 2013
Label: Rough trade / Beggars

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La critique de Valhalla dancehall