The Martha’s Vineyard Ferries – Mass. Grave

tmvfParti comme une blague, The Martha’s Vineyard Ferries est un jeune groupe de rock typiquement US, derrière lequel se cachent de sacrées pointures. Et en plus, c’est bien.

Les pointures en question ont pour nom Chris Brokaw (Codeine, The New Year), Bob Weston (Shellac, Volcano suns, Mission of Burma) et le moins capé de la bande, Elisha Wiesner (Kahoots). Et les débuts de The Martha’s vineyard Ferries ont commencé par une discussion entre Weston et Wiesner sur les noms de groupes les plus ridicules. Tout ceci aurait pu s’arrêter là ,,  autour d’une bonne bière, mais non content d’avoir baptisé leur nouveau projet d’un nom effectivement improbable, la paire a décidé de joindre le geste à  la parole et d’aller chercher Chris Brokaw, batteur de son état et accessoirement chanteur-guitariste, pour véritablement donner vie à  ce trio. Et le pire, c’est que le résultat est foutrement bon ; ce qui est après tout normal quand on fait dans le rock séminal.

Steve Albini n’est pas aux manettes mais c’est tout comme. Mass Grave, long EP ou court album – composé de 7 titres – vous plonge illico presto dans une rythmique tendue, des guitares rugueuses, un son brut. Le rock indé américain des années 90 aura donc survécu au-delà  de sa seule décennie. La chose est sûre et pourtant, par ses lignes de chant notamment, The Martha’s vineyard Ferries se montre plus universel que cela. Derrière la batterie qui martèle, les voix savent se montrer toujours mélodiques, c’est le cas Wrist full of holes en début de Mass. Grave et cela se prolongera tout le long du disque : même sur Blonde on Blood, coincé entre une rythmique poum tchak binaire et des guitares noises, Elisha Wiesner sait rester calme. Et dès qu’il s’agit de rajouter des plans de guitares plus pop à  des riffs bien gras, nos Américains répondent présents (Ramon and sage). Ailleurs, le trio trouvera le même genre d’harmonie vocale que Pinback, référence majeure en la matière, pour un résultat lumineux et au fort pouvoir entraînant (She’s a fucking angel).,  Le groupe s’octroie quelques pauses plus calmes dans des titres rentre-dedans (Parachute). L’album se termine dans la gravité d’un One White Swan où derrière les accords flottants de guitare immortalisés par Sonic Youth, les trois se regroupent en une chorale sombre et recueilli. Preuve qu’il s’en sera finalement beaucoup passé en à  peine plus de 20 minutes.

Denis Zorgniotti

Date de sortie : 14 Octobre 2013
Label / Distributeur : Africantape / Orkhestra International

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