Watine aime autant la musique que les musiciens. La preuve, elle se renouvelle sans cesse artistiquement, en s’associant à d’autres : son dernier disque sous le nom de This Quiet Dust* est co-signé avec Paul Levis et célèbre la poésie d’une autre (et quelle autre !) Emily Dickinson. Un beau disque de folk, bon , prétexte pour demander à Watine de faire ce qu’elle aime : parler de ses coups de coeur musicaux, d’hier et d’aujourd’hui. Avec passion et gourmandise.
5 disques du moment
Comme souvent, j’ai besoin de créer des passerelles entre des artistes et de me faire des écoutes comme une antichambre à la découverte d’un nouvel album. La première passerelle évidemment « je ne peux pas renier avoir envié la folle liberté d’arrangements de Laurie Anderson avec son album Big Science, (merci à Pascal Dauzier au passage). La deuxième passerelle, Julianna Barwick et son dernier album Nepenthe : des polyphonies vaporeuses, mon besoin d’aérer au maximum mon cerveau. Alors, j’ai écouté Loud city song ! Du minimaliste City Appearing, puis une montée doucement en puissance au clavier et aux voix avec He.’s running through my eyes . Puis Julia Holter s’aventure en terrain shamanique, avec les nappes enveloppantes de Hello Stranger . Voilà , la rue est à elle, et le monde magique s’ouvre avec son titre World. Mais je préfère quand elle devient sauvage avec le jouissif Horns surrounding me, (sans doute mon titre préféré). Il faut une sacrée tête bien faite et une folie bien prégnante, pour garder cette ligne de cor. Je ne peux m’empêcher de penser au Boléro de Ravel (y trouve son compte qui veut). Avec Maxims I et surtout le II, ici on arpente une rue vivante, bruyante, on va quelquefois à la castagne symphonique. Au final, ce qui me relie à Julia Holter, c’est cette capacité à s’abandonner dans sa fantaisie de composition et d’arrangements. Elle ne joue, dit-elle, que du piano et du claviers, même si elle avoue avoir tout de même jouer du violoncelle, un instrument qu’elle adore. Mais aux Keys, elle est la reine de l’invention, de la juxtaposition, du baroque, de l’expérimental. Elle monte sa musique comme une pièce de théâtre, elle en est le metteur en scène, l’actrice, la spectatrice, la curatrice, elle est au centre de tout.
Villagers , – Awayland
Je ne sais pourquoi mais Conor O.’Brien,dans sa sincérité et sa gravité, me touche au plus haut point. Certains parlent de voix d’ange, sans doute son apparence corporelle et ses grands yeux expressifs quand il chante, sont les plus belles armes de séduction, mais il ne faut pas oublier la force de ses mélodies de chant et la profondeur de sa voix, , sur des accords d’une simplicité assassine qui font mouche à chaque titre., Ses acolytes assurent des choeurs magnifiques. Bref, mon grand coup de coeur folk depuis que j’ai rencontré sa musique. Vu à son dernier concert parisien à la Cigale, j’ose dire que j’ai communié, avec l’oeil humide, et que je me suis sentie perdue après son apparition sur scène. Finalement c’est sans doute ce que l’on appelle être une fan
Daughter – If you leave
Une voix avant tout. Comme avait pu me toucher Cat Power à ses débuts. Mais pas que ! plein de petites interventions électro et des reverse qui tapissent en mode ryhtmique souterraine un très joli album, mélancolique à souhait avec quelques saturations bienvenues. Quant aux batteries, je les adore, je classe cet album dans mes †œscandinaves†, et puis, Je ne suis pas très originale sur ce coup, mais j’avoue que le titre †œYouth† est en mode répétition sur mon ordi…
Nathalie Dawn – How I knew her
Justement, comment l’ai-je connue ?? J.’ai découvert son †œdebut album† en farfouillant sur les webzines amis comme je le fais dès que j’ai un peu de temps., Une voix et une frimousse craquantes. Tiens pour le fun !! Voici une reprise touchante :
Garciaphone , – Constancia
Je suis Olivier Perez depuis son tout début (j’ai eu la chance de l’avoir comme batteur au tout début du groupe Watine). Il m’avait fait écouter ses premières maquettes,j’étais allée le voir à ses tous premiers concerts parisiens, , avant qu’il ne rejoigne ses montagnes d’Auvergne poursuivre son travail de création. Je suis heureuse pour lui qu’il soit aujourd’hui signé chez Talitres, un label pour lequel j’ai énormément de respect., Je suis allée le voir en concert très récemment au Nouveau Casino en formation trio. Je suis fan !
5 disques de toujours :
Hanne Hukkelberg – Little Things
Cette multi instrumentiste norvégienne fut la première à utiliser la roue de bicyclette sur scène, montée devant le piano. Forcément j’aime !! et elle a une super batteuse. Mes albums préférés, ses premiers :, Cast Anchor, en 2003, et surtout, Little Things, en 2004 (j’aime tous les titres de cet album). Je suis allée la voir quand elle passée à l’Espace B à PARIS , son dernier album, Featherbrain, (franchement, je ne comprends pas qu’elle n’ait pas eu accès à une salle plus importante). Je reste sur mon †œLittle things† avec des pépites comme, Little girl, , Balloon, Boble, Cast Anchor.
Elliott Smith : either or
le , héros des temps modernes, brillant et loser, détaché et somptueux.. J.’ai tous ses albums.
Stevie Wonder – Journey through the secret life of plants
Cet album très instrumental fut boudé après l’énorme succès de Songs in the key of life, mais il m’emmène toujours sur une planète sauvage., J.’ose un enchaînement avec , Blues Subtitled No sense of Wonder de Gastr del Sol
Je vois un sens caché à ce titre où ils ont introduit le mot †œwonder†… Si on écoute ce titre après l’album de Stevie Wonder, il y a une filiation évidente
Janis Ian – Between the lines
…et ce titre At seventeen., J.’avais tous les disques de Janis Ian à mon adolescence, j’ai racheté les CD, et je me fais de temps en temps une apnée.. Les textes, les mélodies chant, la voix, les guitares.. C.’est simple, c’est beau, c’est mes années de galère
Sparklehorse – It.’s a wonderful life
… Rien à ajouter… Une perte …. Tout le monde rêve ….
, * This Quiet Dust – digipack 11 titres + coupon bonus à télécharger (CatGang / ELV Music) sorti le 20 octobre 2013
plus+
Bandcamp
Site
Critique de This Quiet Dust EP