Si Matt Elliott a gardé, son âme slave et ses appétences pour les musiques andalouses, l’humeur de l’anglais semble être un peu moins sombre sur ce nouvel album qui, comme le précédent, le superbe et dépouillé »The Broken Man » s’ouvre magistralement sur un titre fleuve (17 minutes), pour un véritable voyage musical construit autour d’une guitare flamenco, dans des, ambiances mi-espagnoles mi-slaves dont il a le secret.
La suite sera plus classique, avec six titres relativement plus courts mais tout aussi fiévreux où l’on entend sa voix, plus grave et plus profonde que jamais, avec quand même cette impression que les chansons sont moins désespérées que par le passé, qu’elles se font plus apaisées mais tout en restant très mélancoliques quand même.
Au final, c’est donc un disque tourné vers une lumière que nous offre là Matt Elliott, mais une lumière en clair-obscur, avec des arrangements assez somptueux, construits autour de la guitare, avec cette présence discrète des cordes, des claviers, de la contrebasse et surtout de ces choeurs magnifiques qui rendent les chanson du grand Matt toujours aussi uniques, toujours aussi belles, toujours aussi profondes.
Difficile de dire comment se situera cet album dans la discographie déjà riche du monsieur, mais une chose est sûre, la maitrise dont il fait preuve et l’intensité qu’il met dans ses chansons reste toujours aussi impressionnante.
Benoit RICHARD
Matt Elliott : Only Myocardial Infarction Can Break Your Heart
Label Ici d’ailleurs
Sortie : 28 octobre 2013